Présentation
Judith Abensour
Réactivations du geste
Aujourd’hui, la notion de geste semble saturée. Elle se trouve épuisée par certaines déterminations de l’art du XXe siècle, comme l’expressivité de la main, la distanciation théâtrale brechtienne, la performance et ses diverses déclinaisons.
Pourtant, l’épuisement, voire la disparition de son évidence peut être l’occasion d’en réactualiser les enjeux. Les auteurs (philosophes, artistes, poètes, danseuses, curateur, critique d’art) de cet ouvrage s’y emploient.
Comment la peinture ou la littérature peuvent-elles procéder du geste et conserver un ancrage intense dans la pratique de leur medium ? Comment la performance, à l’ère de son re-enactment, et à l’époque de la prolifération des images, redéfinit-elle un espace-temps spécifique? Comment le cinéma contemporain, entre le geste filmé et le geste de filmer, nous renseigne-t-il sur notre réel?
Réinterroger le geste sans le restreindre à une notion, mais l’envisager comme une force active, une dynamique à même d’ouvrir des espaces: un colloque, un livre, un site internet, autant d’espaces-temps proposés pour donner lieu à des rencontres inédites et à l’exercice en commun de la pensée.
SOMMAIRE
I.Rejouer la distinction entre le «faire-oeuvre» et le «faire-acte»
— En peinture. «Touche-toi! Les conséquences du geste»(Jérôme Boutterin)
— En poésie. «Le geste contenu» (Antoine Emaz)
— «Le langage pris en écharpe par les geste» (Jean-Patrice Courtois)
II.Réinterpréter, réactiver
— Approche chorégraphique. «Parades & Changes, replays» (Anne Collod)
— Approche curatoriale. «Le geste est notre état d’esprit» (Mathieu Copeland)
— Approche philosophique. «Michel Foucault: des gestes faits en public» (Frédéric Rambeau)
III.Gestes répétés, gestes enregistrés
— «Gesticulations: littéralité du geste dans le cinéma contemporain» (Judith Abensour)
— Un film de Thomas Bauer — Capitaine, par exemple (Jean-Pierre Rehm, Judith Abensour)