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Raymond Hains. La Boîte à fiches

La région bretonne rend hommage à un enfant du pays, Raymond Hains, disparu en 2005, en compilant photos, sources littéraires et artistiques dans un ouvrage émouvant, témoignage d’une exposition présentée au musée d’Art et d’Histoire de Saint-Brieuc en 2003.

Information

Présentation
Catherine Helkar, Marion Daniel
Raymond Hains. La Boîte à fiches

A l’origine de La Boîte à fiches, un travail de photographies réalisées par Raymond Hains en 2003 en Bretagne, entre Saint-Brieuc, Dinard et Saint-Malo. Ces lieux sont ceux de son enfance, ils alimentent toutes les histoires, «constructions de l’esprit» ou simples digressions.

Le récit oral constamment recommencé par Raymond Hains est le moteur de cet ouvrage comme il est le moteur de son œuvre. Des retranscriptions du discours de l’artiste accompagnent ses photographies, témoins de sa pratique des glissements, du texte à l’image et de l’image au texte. Aux photographies et aux discours, s’ajoutent des notes de lecture. A travers tous ces documents, Raymond Hains voulait montrer le chantier d’une œuvre, le cheminement des «découvertes».

Ce matériau s’articule suivant trois approches, chacune placée sous l’égide d’un personnage majeur pour lui. La première, celle des «souvenirs d’enfance», dit l’importance de Freud. La seconde s’attache à retrouver les ressorts d’une méthode, montre les rapports de l’artiste au livre et aux écrivains. Elle est conçue à l’aune de Mallarmé. La troisième tente de donner une forme au projet de Raymond Hains d’écrire une véritable encyclopédie sur son «entourage», tant artistique que personnel, une encyclopédie qui dise le vaste tissage de liens auquel il travaillait sans cesse. La figure de Jacques Lacan, qui pratique les coq-à-l’âne, est cette fois convoquée.

«Il faut avancer nos notes et nos fiches !», rappelait constamment Raymond Hains, qui pourrait être le continuateur du projet d’une «raison par l’alphabet», initiée par Voltaire. Il invente une lecture «à sauts et à gambades», met en œuvre une pensée de l’entrelacs. Les figures de Malherbe et de Malesherbes, de Chateaubriand et de Tocqueville, de Louis Guilloux et de Camille Bryen se rencontrent parfois autour d’un mot, d’un souvenir, guidant l’écriture d’une mythologie personnelle amusée. Ce récit est à lire dans tous les sens, à condition bien sûr de le faire circuler sous le manteau…

Ce livre est publié à l’occasion de l’exposition «Raymond Hains. La Boîte à fiches», présentée au musée d’Art et d’Histoire de Saint-Brieuc du 13 décembre 2003 au 22 février 2004.

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