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Ravel Ravel Unravel

Œuvre de documentation autant que livre d’artiste, cet ouvrage à la couverture de lin et à la jaquette sérigraphiée, est l’histoire de l’œuvre plastique et sonore créée par Anri Sala pour la biennale de Venise 2013, autour de deux concertos de Maurice Ravel interprétés par le pianiste Paul Wittgenstein.

Information

Présentation
Anri Sala
Ravel Ravel Unravel

Anri Sala représente la France à la biennale de Venise 2013. Dans le pavillon allemand, il projettera simultanément deux films du Concerto pour main gauche de Maurice Ravel, lequel a été composé à la demande du pianiste allemand Paul Wittgenstein, qui perdit son bras droit lors de la Première Guerre mondiale. Les deux films commenceront de manière synchrone avant de se décaler petit à petit l’un par rapport à l’autre.

Le spectateur/ auditeur aura donc d’abord l’impression d’entendre un seul concerto, puis il sentira comme un écho, un décalage qui produira un effet d’espace.

Comme toujours dans le travail d’Anri Sala, la musique, celle que l’on joue, est l’occasion d’interroger la place de l’homme dans l’espace et le temps. La répétition du même (Ravel Ravel), pas tout à fait identique, crée par décalage l’antithèse (Unravel). Et c’est ce frottement, ce jeu des contraires qui crée le mouvement, la pensée, l’espace et le temps humains.

Le livre édité à cette occasion est conçu comme une transposition de ce principe de décalage et de création d’espaces. Trois registres de textes proposent autant de points de vue qui se complètent, se répondent ou se contredisent pour restituer la complexité du réel: d’une part les témoignages historiques de Ravel, Wittgenstein et Marguerite Long (pianiste amie de Ravel), d’autre part les textes fictionnels d’Alexandre Waugh (spécialiste de Wittgenstein) et de Jean Echenoz (extrait de son roman Ravel), enfin les essais de Laurent Pfister (sur le droit d’auteur du compositeur du Boléro), de Peter Szendy (musicologue) et de Christine Macel (commissaire de l’exposition).

De la même façon, trois registres d’images offrent des télescopages visuels féconds: les images d’archives, les images d’illustration, les dessins préparatoires de l’artiste et des images de ses films.

Le graphisme du livre lui-même donne à sentir ce mouvement perpétuel, la superposition des tempos musicaux: les pages sont scandées par des zones de vibrations noires, qui se déplacent comme si le milieu du livre devenait mouvant. Jusque sur la couverture dont le visuel est comme une répétition du dos.

 

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