Tatjana Doll
Raster Image Processing Balthus, Beckmann, Delacroix, Kirchner et Douanier Rousseau
Habituée à peindre à taille réelle des objets de notre quotidien, «sans âmes et sans pathos» (pictogrammes, véhicules, mobilier urbain, iPod, containers, etc.) Tatjana Doll voit grand une fois de plus.
Pour l’exposition «Raster Image Processing Balthus, Beckmann, Delacroix, Kirchner and Douanier Rousseau», elle propose un regard personnel à partir de cinq tableaux de grands maîtres. Le Raster Image Processor (RIP) est, dans le monde des industries graphiques, l’outil informatique qui permet de tramer des données afin de les rendre imprimables. Le RIP fait le lien entre des données informatiques et des données exploitables pour l’impression.
Dans cette série datée de 2009 à 2013, Tatjana Doll est préoccupée par les reproductions de certains chefs-d’œuvre. Elle va donc puiser et se réapproprier des images de qualité médiocre que l’on trouve dans le commerce ou sur le web. Dans le cas présent, il ne s’agit pas d’un travail de copiste, au sens du mouvement appropriationniste, mais d’une exploitation d’images-sources qui dégradent et appauvrissent le sujet initial, en l’occurrence la peinture.
Si la référence aux artistes du passé est présente, Tatjana Doll avec son style facilement reconnaissable par la gestualité de la touche et un traitement sans ménagement de l’image, va plus loin que ces images récupérées et irrespectueuses.
Elle se permet de nombreuses libertés et entorses afin de donner un statut pictural à des reproductions qui bafouent les icônes de l’art et ne sont que des simulacres de la réalité — on est frappé notamment par la dimension démesurée des toiles.
Elle dénonce ainsi l’autorité de l’univers mercantile de la reproduction d’une œuvre unique qui méprise l’essentiel.
Toute la force de son œuvre se situe dans ce fragile équilibre entre peinture et pastiche.
Née à Burgsteinfurt (Allemagne) en 1970, Tatjana Doll vit et travaille à Berlin.
Vernissage
Samedi 7 septembre 2013
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