Avec l’exposition « Suite gnomonique » qui réunit des sculptures, peintures et dessins de Raphaël Zarka au Portique, centre régional d’art contemporain du Havre, l’artiste poursuit ses interrogations sur la sculpture en tant que medium et son exploration quasi archéologique des formes. L’intérêt de Raphaël Zarka s’est cette fois fixé sur les « monuments gnomoniques », des cadrans solaires en pierre monumentaux qui existèrent en Europe à partir du XVIe siècle.
« Suite gnomonique » : sculptures, peintures et dessins de Raphaël Zarka
La pratique de Raphaël Zarka repose autant sur les sciences que sur l’histoire de l’art. Il développe sur ces bases une réflexion sur la survivance et la permanence, sur la persistance des connaissances et des formes. A travers sa production artistique, le plasticien retrace le langage sculptural à travers les époques et sonde les connaissances ancestrales. Etudiant les formes et la géométrie, Raphaël Zarka créé des objets qui empruntent à la fois aux expériences scientifiques et picturales.
Les dessins, peintures et sculptures de Raphaël Zarka inscrivent leurs nouvelles formes dans le présent, transformant la sculpture utilitaire et instrumentale en œuvre d’art. L’exposition rassemble des sculptures, répliques ou parties de cadrans solaires, et des formes abstraites plus ornementales qui reprennent des formes géométriques conçues par des savants et artisans. Au premier étage, des sculptures en merisier posées au sol font écho à des tableaux de la série Abstractions gnomoniques. Des sculptures modulaires déclinent un modèle conçu par le mathématicien Arthur Moritz Schoenflies.
Raphaël Zarka, archéologue des formes
Les pièces présentées au deuxième étage, huit dessins de la série Translations de Halt, la sculpture Mount Melville (sculpture gnomonique) et une peinture murale dialoguent autour du rapport temporel et formel révélé par Raphaël Zarka entre la sculpture utilitaire qu’est le cadran solaire et les recherches de Peter Halt, dessinateur et tailleur de pierres qui leur était contemporain.
Entre formes concrètes et abstraites se dévoilent au fil de l’exposition de nouvelles réalités. Tout en observant la pérennité des connaissances et des formes, Raphaël Zarka s’autorise à les relire et à les faire muter. Multipliant les sources d’inspiration, il réinterprète des géométries historiques et s’en émancipe par des créations anachroniques qui relisent les savoirs et les objets à l’aune du XXIe siècle.