L’exposition « Suite galiléenne » présente à La Villa Beatrix Enea, centre d’art contemporain d’Anglet, et à la galerie Georges‐Pompidou des photographies, des peintures, des sculptures et d’autres dispositifs créés par Raphaël Zarka qui poursuit ses recherches autour de l’histoire et de la culture du skateboard, sport qu’il pratique lui‐même.
« Suite galiléenne » : sculptures, peintures et photos de Raphaël Zarka
L’œuvre de Raphaël Zarka, plasticien, essayiste et collectionneur, s’inscrit dans l’abstraction géométrique et a pour objet central les formes, dont il étudie l’histoire comme le ferait un archéologue. Son processus créatif se déploie à partir de la découverte de formes préexistantes relevant des mondes de l’art et de la science, mais aussi décelables dans des objets historiques ou du quotidien. Raphaël Zarka collecte ces formes essentiellement géométriques (courbes, plans inclinés, arcs de cercle, etc.) puis retrace leur histoire et construit ainsi une sorte de cabinet de curiosités dans lequel formes et objets deviennent des outils de compréhension du monde.
La démarche artistique de Raphaël Zarka est également profondément influencée par sa pratique du skateboard à l’adolescence et pour son intérêt pour l’histoire et à la culture de ce sport dont il est devenu l’un des rares historiens. De nombreux liens se dessinent entre sa pratique notamment sculpturale et l’exercice du skateboard : la maîtrise de différents matériaux et textures, le thème de la réappropriation de l’espace public, etc.
Raphaël Zarka explore l’histoire des formes, de l’art et du skateboard
Dans l’entrée de La Villa Beatrix Enea, l’installation Première déduction de Nollet témoigne des recherches sur les formes que mène Raphaël Zarka. A travers deux cônes en fonte d’aluminium, celui-ci détourne les cônes que l’abbé Nollet, physicien du XVIIIe siècle, avait réalisés au cours de ses travaux de mécanique, et les éloigne de leur dimension scientifique pour les réinterpréter en en modifiant le matériau, l’échelle et le rapport à l’espace. Dans les salles d’exposition, les sculptures Seconde déduction de Nollet, Synchrone et Synodale, composées de plans inclinés ou en arc de cercle d’où on pourrait lancer des billes pour étudier la chute des corps, sont des reconstitutions fictives d’objets qui n’ont jamais existé mais inspirées de théories élaborées par des physiciens du XVIIIe siècle.
Un cycle de peintures murales réalisées in situ par Raphaël Zarka déploie des motifs géométriques colorés sur fond noir qui se répètent d’une pièce à l’autre. Elles reprennent le répertoire formel de l’artiste, composé de treize formes géométriques inspirées de cadrans solaires écossais du XVIIe siècle. Cette réalisation inédite pour Raphaël Zarka conjugue la liberté de la peinture aux codes des arts décoratifs et du papier peint.
A la galerie Georges‐Pompidou sont présentées la série de sculptures skatables Paving Space réalisée par Raphaël Zarka et la série de photographies en noir et blanc Riding Modern Art, qui montre des skateurs évoluant sur des sculptures dans l’espace public. Ces clichés collectés par Raphaël Zarka mettent en lumière à la fois le skateur, le sculpteur et le photographe et transmettent une nouvelle perception de la sculpture dans l’espace public, où l’évaluation de leurs qualités mécaniques s’ajoute au jugement esthétique et conceptuel.