L’exposition « Raoul Hausmann et les poésies expérimentales européennes (1945-1971) » au Château de Rochechouart retrace le parcours de cet artiste et penseur intermédia et les liens qu’il a tissés avec de nombreuses figures comme Antonin Artaud, Henri Chopin, Robert Filliou, Paul-Armand Gette, Bernard Heidsieck ou encore Kurt Schwitters. Ses tableaux-poèmes, dessins, collages et des documents d’archives témoignent de la dimension théorique et historique de ses recherches autour d’une nouvelle poésie dynamique qui transcende les disciplines.
Raoul Hausmann, inventeur de nouvelles formes poétiques
Suivant un parcours chronologique, l’exposition traverse trois périodes de la vie de Raoul Hausmann : le retour de la guerre (1945-57) avec l’apparition de la poésie concrète, le tournant des années 1960 dans le contexte du mouvement Fluxus et de la création des revues expérimentales européennes, et enfin les années 1965/1971 au cours desquelles Raoul Hausman rencontre une nouvelle génération d’artistes comme Jean François Bory, Paul Armand Gette et Bernard Heidsieck.
Ses liens avec Antonin Artaud, Henri Chopin, Pierre Garnier
A travers la présentation d’œuvres telles que dessins, peintures, dessins et collages et d’archives inédites regroupant des carnets, des notes, des textes critiques, des articles, des correspondances et des revues, l’exposition retrace les innombrables explorations poétiques et sonores de Raoul Hausmann ainsi que les liens qu’il a entretenus avec les acteurs des scènes françaises et internationales entre 1945 à 1971, malgré son isolement à Limoges. Des enregistrements de poésie diffusés dans toutes les salles replacent la voix au centre du projet.
Raoul Hausmann, de la poésie lettrique à la poésie sonore
Les Å“uvres de Raoul Hausmann, du poème phonétique K’perioum, tracé à l’encre de Chine sur papier Canson en 1945 à celui intitulé Opossum, tracé à la gouache sur papier en 1963, témoignent de l’étendue de son questionnement sur la création d’une nouvelle forme poétique, à la fois dynamique et transdisciplinaire. L’exposition retrace ainsi son cheminement, passant de l’invention de la poésie lettrique avec les poèmes-affiches en 1918, à celle de la poésie visuelle au début des années 1920, de l’optophone qui reposait sur la transformation des variations lumineuses en sons, de la « poésure » et « peintrie » en1946, à sa participation au débat autour de la poésie spatiale de Pierre Garnier et de la poésie sonore d’Henri Chopin dans les années 1960.