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Ragnar Kjartansson

«Parfois on a besoin d’ajouter un peu de théâtre dans la vie et vice versa.» Ces propos de Ragnar Kjartansson résument bien la philosophie de l’artiste islandais. Son exposition au Palais de Tokyo cet automne, explorant de façon poétique et surprenante la vie quotidienne occidentale, fait l’objet d’une monographie.

Information

Présentation
Frédéric Grossi (dir.), Laure Fernandez, Ragnar Kjartansson, Julien Fronsacq
Ragnar Kjartansson

Ragnar Kjartansson compose une œuvre singulière à la croisée de la performance et du cinéma, de la sculpture et de l’art lyrique, de la peinture de plein air et de la musique. Il produit régulièrement de vastes projets interdisciplinaires dont la réalisation implique souvent plusieurs participants – acteurs, musiciens, amis et membres de sa famille. Eprouvant les mécanismes du spectacle et les ressorts de la tragédie, Ragnar Kjartansson parvient conjointement à faire advenir une émotion à travers des gestes mélodramatiques et à révéler la réalité qui se joue dans les fondements de toute interprétation. Par la répétition, véritable motif de son œuvre, Ragnar Kjartansson éclaire l’effort à l’œuvre et la théâtralité de la vie quotidienne.

Au cours de ses performances, qui s’étendent souvent sur plusieurs semaines voire plusieurs mois, Ragnar Kjartansson (né en 1976 à Reykjavík, où il vit et travaille) étudie non seulement ses propres limites physiques et mentales, dans la tradition des débuts de l’art performance, mais aussi le statut de l’artiste et ses diverses représentations. Lors de son installation The Schumann Machine (2008) pour Manifesta 7, il a chanté pendant une période de deux semaines plusieurs heures par jour le cycle «Dichterliebe» (Les Amours du poète, 1840) de Robert Schumann. Une autre fois, il a peint – comme contribution au pavillon islandais de Venise 2009 – pendant plusieurs mois quotidiennement plusieurs portraits d’un ami. Kjartansson joue avec des motifs de l’histoire de l’art comme «Le peintre et son modèle», la sacralisation de l’atelier de l’artiste, mais aussi avec sa déconstruction en rendant l’atelier accessible au public. Ses performances sont caractérisées par la mélancolie, mais aussi par des moments comiques et absurdes où il représente les poses et les attitudes de ces diverses images d’artistes de manière exagérée.

Coéditée avec Les presses du réel, cette monographie est publiée à l’occasion de l’exposition de Ragnar Kjartansson au Palais de Tokyo, «Seul celui qui connaît le désir», du 21 octobre 2015 au 10 janvier 2016.

Contributeurs
Laure Fernandez est chercheur en arts du spectacle. Ses recherches portent notamment sur la théâtralité dans les arts visuels contemporains. Julien Fronsacq est commissaire d’exposition au Palais de Tokyo et commissaire de l’exposition de Ragnar Kjartansson.

Sommaire
— «Une fois encore», Laure Fernandez
— Vues de l’exposition «Seul celui qui connaît le désir», 21.10.2015-10.01.2016, Palais de Tokyo
— «Seul celui qui connaît le désir»: Conversation entre Ragnar Kjartansson et Julien Fronsacq
— Notices des œuvres

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