Glasgow + Marseille

L’exposition « Glasgow + Marseille » au Château de Servières, à Marseille, dévoile l’univers pop, kitsch et satirique de l’artiste écossaise Rachel Maclean à travers des vidéos et photographies.

« Glasgow + Marseille » : l’univers kitch et satirique de l’Écossaise Rachel Maclean

L’art de Rachel Maclean semble emprunter autant au style moderne et clinquant des dessins animés pour enfants et des séries télévisées pour adolescents qu’à celui des contes de fées et de la tradition anglaise des satires. Ses photographies et vidéos, dans lesquelles elle se met en scène et se métamorphose tel un caméléon, utilisent en effet les codes et effets, visuels, esthétiques et formels des produits audiovisuels pour mieux critiquer l’industrie du divertissement.

Le film Spite Your Face met en scène un personnage inspiré de Pinocchio, qui parvient à s’élever socialement en mentant en permanence, tandis que son entourage admire l’allongement de son nez, qui est pourtant le signe révélateur de ses multiples mensonges. Cette œuvre en forme de conte moral plein d’humour noir souligne la perte de modèle et de repères éthiques des jeunes générations.

Rachel Maclean offre une relecture moderne du conte moral et initiatique

Dans Germs, vidéo de trois minutes utilisant la technique de l’écran vert, Rachel Maclean interprète une jeune femme glamour dans une série de spots publicitaires, vantant tour à tour les mérites d’un parfum, puis d’une crème, d’un yaourt et d’un nettoyant pour salle de bains, tout en développant au fil du film une peur de plus en plus grande vis à vis des microbes qui l’entourent… Avec la série de photographies We Want Data! Rachel Maclean s’intéresse à la consomma­tion des données numériques.

À travers des réalisations d’une grande sophistication, Rachel Maclean explore la façon dont les enfants sont de plus en plus incités à se comporter comme des adultes tandis que ces derniers s’adonnent à des comportements régressifs et infantilisants. Elle s’applique à brouiller les évidences entre les « bons » et les « méchants » jusqu’à créer une sensation de malaise et parvient ainsi à une sorte de relecture du conte moral et initiatique dans une version du XXIe siècle.