Le spectacle « Qui veut voyager loin choisit sa monture » que présente le duo d’artistes aalliicceelleessccaannnnee&ssoonniiaaddeerrzzyyppoollsskkii au Centquatre-Paris s’adresse aux préadolescents. A mi chemin entre le théâtre et les arts visuels, l’expérience interactive invite à remettre en question notre rapport aux images.
Pour décrypter les images, choisis ta monture de lunettes
Face au flux ininterrompu d’images qui nous assaille, aalliicceelleessccaannnnee&ssoonniiaaddeerrzzyyppoollsskkii propose de prendre du recul. Les images sont en effet omniprésentes dans notre monde moderne et numérique. Images publicitaires, photographies de célébrités ou de proches, témoignages documentaires, reproductions d’œuvres d’art, images d’archives envahissent les rues et les écrans des téléphones portables, des téléviseurs et des ordinateurs. Cette présence leur confère un pouvoir face auquel les jeunes générations en particulier sont démunies.
Alice Lescanne et Sonia Derzypolski mettent leur expérience des arts visuels et des sciences politiques au service d’une sensibilisation des préadolescents (à partir de 13 ans) qui passe par l’humour. Le spectacle met en scène une fiction ouverte à la participation des spectateurs, dans laquelle deux personnages passent un examen intitulé Code des images. De la même façon que la maîtrise du code de la route requiert l’usage d’une bonne monture, celle du code des images nécessite de bonnes montures… ophtalmiques.
Passer de la vue au point de vue
Le leitmotiv du spectacle est le suivant : le pouvoir des images n’est pas supérieur au pouvoir du regard que l’on porte sur elles. La visualisation passive des images doit laisser la place à un regard critique, la vue doit devenir point de vue. Pour cela, changeons de lunettes ! C’est ce que propose aalliicceelleessccaannnnee&ssoonniiaaddeerrzzyyppoollsskkii, en faisant toutefois glisser l’utilité des lunettes des verres à leur monture. Une série de montures aux formes différentes entraînent par le biais de celles-ci différents regards sur les images.
Le spectacle introduit avec ces montures un nouveau projet du duo qui s’appuie sur un ensemble d’« accessoires de la pensée » : des lunettes, stylos et gommes fantaisie qui sont autant d’outils pour remettre en question nos modes de pensée et de perception.