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Questions internationales. L’Art dans la mondialisation

L’art a toujours revêtu une dimension internationale. La circulation des artistes, l’influence des esthétiques, l’attraction des œuvres traversent par nature les frontières. Foyers de création, lieux de formation, marchés de diffusion se concentrent en des pôles multinationaux, ou se diffusent sans égard à la nationalité des créateurs, des amateurs ou des marchands.

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Présentation
Dorothée Schmid, Edouard Planche, Thérèse Gastaut, Frédéric Munier, Lucien Bély,…
Questions internationales. L’Art dans la mondialisation

Les formes de l’art sont multiples, sa définition même évolutive. Le XXe siècle l’a vu sortir des académies, ateliers, conservatoires, salles de concert, théâtres, opéras…

D’une entreprise aristocratique dans sa production comme dans sa consommation, il s’est transformé en art populaire, avec des pratiques diversifiées et éclatées – du moins celles-ci se sont ajoutées aux précédentes. Artistes et amateurs constituent une galaxie transnationale dans laquelle le singulier rejoint l’universel. L’art n’est cependant pas simplement transnational.

Symbole du rayonnement de la civilisation d’un pays, composante de son patrimoine culturel, il attire un public varié et de plus en plus nombreux dans des musées ou expositions qui l’exaltent, tout en étant source de devises. À ce titre notamment, il intéresse les États.

Il est devenu un registre de leurs relations internationales, par l’intérêt qu’ils portent au développement de son activité, à la préservation et à la mise en valeur des œuvres, au contrôle de leur exportation, à la lutte contre les trafics illicites, à l’influence culturelle qu’il leur permet d’exercer – et l’on observe que les foyers artistiques suivent de près l’évolution de la puissance.

Ces relations sont normalement pacifiques et favorisent le dialogue des cultures comme le croisement de leurs expériences et innovations. L’art peut néanmoins, conformément à la logique générale des relations internationales, être source de différends entre États, de même qu’il est affecté par leurs conflits.

Problèmes de restitutions de produits artistiques captés par des vainqueurs provisoires, volonté de reconstituer un patrimoine national dispersé, considéré comme un élément d’identité et de fierté collectives…

Ce sont ces dimensions que le présent dossier s’efforce d’explorer, en se concentrant sur les arts plastiques, ceux qui créent des objets principalement mobiliers, suscitant admiration, désir, spéculation, compétition…

Un marché international, soumis au commerce, aux enchères, que différents États souhaitent attirer ou conserver, et dont la régulation internationale est largement déficiente, même si elle est de plus en plus nécessaire.

C’est encore de l’art qu’il s’agit dans les «Histoires de Questions internationales», puisque un article est consacré à ses relations avec la diplomatie durant l’âge classique de l’Europe, entre Renaissance et Révolution française, tandis que les «Documents de référence» illustrent la période des restitutions qui a suivi l’effondrement du Premier Empire et en partie vidé le Louvre, épisode douloureusement vécu par son pourvoyeur, Vivant Denon.

Pour le reste, les «Questions européennes» s’attachent à la diplomatie turque, qui doit précisément examiner des alternatives à l’intégration européenne. Les «Regards sur le monde» mettent quant à eux en question le mode d’élection du secrétaire général des Nations Unies, opaque et contesté, et s’interrogent sur la guerre économique qui tend à passer du concept à la réalité, dans une logique qui souligne là encore les limites et de la mondialisation et de sa gouvernance.

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