Communiqué de presse
Laurent Gueneau. Question de nature
«Question de Nature» réunit dans l’espace de la Galerie du Cap à Brest, une sélection de photographies
confrontant des images prises dans diverses villes d’Europe de l’Est entre 1996 et 2002 et des images
prises à Guangzhou en Chine, à Bombay, à Paris et en France ces dernières années.
Toutes les photographies sont en couleurs et ont été prises à l’aide d’un appareil de prise de vue grand
format. Le choix de ce procédé est devenu, depuis bientôt 15 ans, indissociable de ma pratique. C’est Ã
l’issue d’un premier séjour au Vietnam, effectué en 1994, que j’ai ressenti la nécessité d’accorder mon outil
de travail à mon approche visuelle. À Hué, je traversais des lieux somptueux, j’étais comme envahi par la
beauté qui m’entourait. Ne sachant plus où fixer mon regard, je me sentais désemparé. J’avais besoin de
m’imprégner, d’épier la lumière et de m’inscrire plus longuement dans le paysage. Je prenais conscience,
lentement, de l’acte photographique.
Je suis attaché au rituel de la prise de vue et j’aime me remémorer les prises en fin de journée. Les
photographies consignées nourrissent ainsi ma mémoire défaillante.
À l’origine, «Question de Nature» est l’intitulé d’un travail initié lors d’une résidence d’artiste à Guangzhou en
Chine et présenté aux Rencontres d’Arles en 2006.
Dès mon arrivée à l’aéroport, en rejoignant la ville, j’avais été saisi par la présence troublante de la nature.
Je garde en tête l’image de ce qui pourrait être une pépinière, se déroulant à perte de vue dépourvue de
présence humaine. L’image de ce souvenir m’a accompagné tout au long de ce séjour et m’a guidé dans
mes errances. Dans une ville que je ne connais pas, je suis très attentif aux premières impressions. Je ne
suis pas retourné sur les lieux de ce paysage que j’ai préféré garder trouble, secret, à l’intérieur de moi. Je
tiens à préserver cet espace, indéfini et mouvant, qui stimule mes intuitions.
Mes photographies expriment la dualité et les rapports de formes et de couleurs qui les composent me
poussent dans cette recherche. Elles ne livrent pas de récit, mais tracent une continuité. Je ne cherche pas
à faire des photographies démonstratives mais plutôt à trouver un langage universel. J’aime quand elles
aspirent le regard, comme j’ai désiré le paysage. Je cherche à faire des photographies autonomes, qui
progressivement s’articulent autour d’un axe central.
Je n’envisage pas la photographie autrement que comme un espace de confusion où viendrait se mêler
l’interprétation d’un monde extérieur avec ma propre Nature. Autant de réalités mêlées qui laissent
apparaître une ligne de partage.
Laurent Gueneau, août 2007