Communiqué de presse
Sharon Kivland
Quels seraient les meilleurs moyens de perfectionner l’éducation des femmes ?
L’exposition s’inscrit dans le cadre de Collections D’automne proposant, de septembre à décembre 2009, un vaste panorama des activités des Fonds régionaux d’art contemporain membres de l’association Platform.
Il serait vain de tenter une classification, de vouloir assigner des propos définitifs à l’oeuvre de Sharon Kivland, artiste et écrivaine née en Allemagne, vivant à Londres et en Bretagne. Non que cette oeuvre soit hermétique ou obscure, bien au contraire, mais le bloc des connaissances préexistant à l’aboutissement est si dense que le moindre fil tiré de l’écheveau entraîne un infini questionnement.
Tout au moins, pouvons-nous aborder ce travail en considérant la notion de « déplacements », qu’il s’agisse d’errance (She was walking about in a town which she did not know s’intitule l’une de ses oeuvres), de détours, de passages ou bien de métaphores, d’ellipses et de métonymies. Ses déplacements sont fertiles en rencontres: de Laclos à La Bruyère, de Madame de la Fayette à Rousseau, de Tocqueville à Danton, de Marx à Freud et Lacan (Sharon Kivland est chercheuse au Center for Freudian Analysis and Research à Londres), de Baudelaire à Robbe-Grillet, toutes ces confrontations sont prétexte à mettre en scène les sujets qui lui importent: « le statut de la femme tel que le désigne la logique patriarcale du christianisme (la mère, la vierge et la putain) ».
Aucune arrogance ne sourd de son érudition mais plutôt une jubilation à faire partager ses connaissances. On apprend, par exemple, que le mot silhouette vient de Etienne de Silhouette, contrôleur des finances sous Louis XV, si impopulaire que ses ennemis donnèrent son nom à des dessins le représentant de quelques traits. C’est dire qu’elle joue avec les sens, rebondit d’une époque à l’autre, s’appuie sur refoulement et lapsus pour illustrer une forme de transgression qui lui est propre, opposant toujours le raffinement à la violence.