Communiqué de presse
Patricia Urquiola, Rachel Lévy, Bénédicte Manceron, Vannina Micheli
Que veut la femme?
A l’origine de ce projet il y a cette formule de Freud: Que veut la femme? (Was will das Weib?). L’exposition se présente comme une invitation à explorer le champ du désir féminin et à voir comment il peut investir des domaines aussi divers que celui du design, de la photographie ou des papiers découpés.
Non pas que la féminité ne puisse émerger que du seul regard d’une femme photographe, artiste ou designer. Ces créations, élaborées par des femmes, ne rendent pas d’ailleurs, pour autant, transparent le mystère féminin qui les habite. Du moins traduisent-elles cette volonté de s’extraire des représentations masculines, pour fixer d’autres figures, d’autres formes, qui rassemblées ici, dans une scénographie miroitante, saisissent, derrière l’éphémère, l’image mobile et permanente de la féminité.
La galerie Sit Down propose ainsi la confrontation du travail de différents artistes exclusivement féminins: une designer de mobilier, Patricia Urquiola; des photographes, Vannina Micheli, Rachel Lévy; une graphiste, Bénédicte Manceron.
Patricia Urquiola, Rachel Lévy et Bénédicte Manceron reconstituent ici un triptyque sensible autour du motif de la fleur: fauteuil-fleur antibody, hamac et tables Shangaï de Patricia Urquiola, édités par Moroso et montrés pour la première fois au grand public, aux lignes contemporaines, douces et abruptes à la fois; photos de Rachel Levy, qui fixent des fleurs généreusement épanouies livrant le secret d’une beauté profonde, marquée, soulignée; papiers pliés et découpés de Bénédicte Manceron, qui dans leur stylisation et leur légèreté dessinent des fleurs imaginaires ou des oiseaux saisis dans leur envol.
Les photos de Vannina Micheli suggèrent, elles, un contrepoint théâtral, où les portraits de la féminité viennent s’insérer dans des lieux ou des paysages chargés de poésie. Variations sur la beauté fragile, les gestes et le regard féminin dans un imaginaire de plages, de ruines et de ciels peuplés de figures charnelles et angéliques.
Ces quatre regards féminins sur le monde définissent ainsi un seul et même espace : celui de l’émergence de la féminité.
Françoise Bornstein