Stéphanie Airaud, Jean-Paul Avice, Gil Bartholeyns, Pascal Beausse, Alain Bernardini, Claire Bras, Michelle Debat, Jean-Paul Fourmentraux, Michel Guérin, Jacinto Lageira, Marie-Josée Mondzain, Paul-Louis Roubert, Thierry Pozzo, Olga de Soto
Quand l’image agit. A partir de l’action photographique. Colloque
Dans le cadre de ce colloque, il s’agira d’interroger la notion d’acte(s) et, plus précisément, d’acte(s) d’image comme paradigme d’une théorie de l’image photographique en prise avec les nouveaux champs épistémologiques qui y opèrent (pragmatisme, anthropologie, philosophie du langage, études culturelles, théorie de la réception, philosophie de l’action, kinesthésie, sciences cognitives, etc.). Ainsi ont été invités des chercheurs et des artistes d’horizons différents tant par leur implication disciplinaire que par leur médium artistique.
En premier lieu, les intervenants questionneront les conditions qui font que l’on peut considérer qu’une image agit et, en second lieu les «agir» qu’induit l’image. Considérer l’image comme «un être vivant» capable de (dé)montrer sa capacité à agir, son agentivité, ses interactivités selon les termes mêmes issus de la pensée aristotélicienne puis de la philosophie scolastique et aujourd’hui d’une nécessaire philosophie des techno-sciences, nécessite de prendre en compte les conséquences et renouvellements théoriques qu’entraînent ces croisements théoriques dès lors qu’il s’agit de penser l’image, dont l’image photographique.
Ainsi si l’image photographique est une image agissante lorsqu’elle incarne un objet de croyance, c’est parce qu’elle est à la fois une représentation — tant objet visuel qu’élément de langage — et qu’à ce titre elle est un système d’interprétation convoquant les notions de traduction, d’interprétation… mais aussi un système d’inclusion ne pouvant évincer les conditions tant de sa réception que de sa fabrication. Selon que l’on travaille sur ou à partir de l’image argentique ou de l’image numérique, il ne sera pas toujours question des mêmes formes d’action, d’agentivité, d’interactivité ni des mêmes conséquences socio-culturelles, esthétiques ou artistiques, mais peut-être ceci nous permettra-t-il de nous ressaisir de la pertinence ou non de ces distinctions selon les disciplines et les productions qui s’y confrontent.
Il s’agira ainsi de se demander, d’une part quand et où, pourquoi et comment, l’image peut être considérée comme «être vivant et donc signifiant», être autonome ou non, et ce qui de ses actions déplace aujourd’hui sa pensée théorique; et d’autre part si l’image photographique, elle, n’a pas été peut-être anticipatrice et aujourd’hui partie prenante de ce renouvellement de la pensée sur l’image qui entend passer du constat des pouvoirs de l’image à celui de ses énergies diffractées.
Colloque sous la direction de Michelle Debat et Paul-Louis Roubert (Labex Arts H2H Paris 8).
Informations
Jeudi 8 et vendredi 9 octobre 2015
Contacts: Céline de Dianous, Pauline Cellard: artsh2h@univ-paris8.fr