Communiqué de presse
Loïc Connanski, Ronald Dagonnier, Norbert Godon, André Jolivet, Frédéric Lecomte et Michaël Sellam.
Quand le politik s’en mêle
Cette exposition s’articule sur un double jeu: le premier qui consiste à parodier et à détourner en un art de la caricature, les figures politiques actuelles, et le second en tant que constat et critique de l’action des politiciens. Sans pour autant tomber dans un idéalisme qui consisterait à envisager l’art comme moyen d’élever les consciences et de dénoncer les faiblesses et travers de notre société, elle pose en effet la question du politique en tant que motif de l’œuvre, sur le ton de l’humour et du cynisme : l’homme politique en tant qu’icône fait l’objet des œuvres de cette exposition. Nous nous plaçons ici sur le terrain du détournement et de la dérision. A l’inverse de l’idée naïve d’un art engagé, les œuvres renvoient à notre propre responsabilité civique.
Loïc Connanski s’amuse de la bêtise et se l’approprie en énonçant des vérités grinçantes sur les idées ou personnes devenues des mythes. Nous verrons le portrait de l’homme qui a bu un verre avec l’homme qui a bu un verre … avec Guy Debord ou encore une rencontre de Loïc Connanski avec «l’étranger»…
Ronald Dagonnier semble nous mettre en garde systématiquement contre les extrémismes par un travail de mémoire où le passé, si peu lointain, resurgit. Il montre ainsi la soumission des minorités et les dérives de nos dirigeants. En une volonté d’impartialité, il passe en revue religions et partis politiques. Ce qui domine chez Dagonnier, c’est la lucidité d’un constat sans salut possible.
A l’occasion du vernissage, André Jolivet fera une lecture du texte de son dernier livre Politique et Capitalisme (éditions Voltije, Morlaix, 2006) dans lequel les mots s’entrechoquent pour faire naître une litanie lancinante à la manière des discours politiques devenus des borborygmes inintelligibles.
Norbert Godon crée une vidéo mettant en scène des hommes politiques lors de débats diffusés sur le Net. Le changement de support produit des altérations lors de la lecture des fichiers (les lags). Ainsi, de l’épaule de François Bayrou, semble surgir tel un greffon une autre figure, créant une chimère politique. Le texte se compose également de bribes de discours où le thème politique semble creux, en une sorte de langue de bois qui ânonne les diktats de la société sur l’individu.
Frédéric Lecomte, dans ses installations, utilise l’homme politique comme une figurine qui tourne sur une table et produit des ombres chinoises. Jeux de lumières et danse macabre sont au rendez-vous. Une autre installation présente, à la manière des mobiles pour enfants, une armée de soldats se baladant sur la surface d’un mur parcouru de frontières.
Dans une de ces vidéos intitulée Speech, Michaël Sellam illustre les propos de George W. Bush lors de sa déclaration de guerre à l’Irak : des images de séquences de jeux vidéos proposent de rejouer en temps réel les missions armées des groupes d’intervention de l’armée américaine. Un dispositif interactif intitulé Trigger permet de rejouer en un jeu de massacres les scènes du film d’Alan Clark Elephant sur les violences en Irlande du Nord.