Les Chiens de Navarre
Quand je pense qu’on va vieillir ensemble
Sous leur regard d’entomologistes, l’observation compassionnelle tourne à la chronique dévastatrice: les huit comédiens lâchés sur le plateau font rire avec une cruauté et un sens de la dérision inouïes. Du théâtre méchant, idiot autant que désespéré, jubilatoire et virtuose.
Partant d’un texte dont il ne reste au final rien d’identifiable pour le spectateur mais qui aura inspiré et nourri le travail d’improvisation du collectif, la pièce aborde la question de la continuelle et difficile recherche de consolation qui anime l’Homme pour continuer à vivre et à faire face au monde.
À travers cette désespérance solitaire et créatrice, une souveraine exigence de vie, libérée du poids du temps, des carcans et des cruautés du monde, à travers cette confession, cette réflexion, cette aspiration, la parole intime de chacun, vraie, singulière, est explorée sur scène. Une parole sans doute brutale, sans doute idiote, sans doute fragile, sans doute gênante. Capable de générer des interprétations multiples et de diffracter le sens pour rendre le spectateur actif. Qu’il puisse se projeter, ressentir, interpréter.
Mise en scène: Jean-Christophe Meurisse
Avec: Caroline Binder, Céline Fuhrer, Robert Hatisi, Manu Laskar, Thomas Scimeca, Anne- Elodie Sorlin, Maxence Tual, Jean-Luc Vincent (distribution en cours)
Création lumière et régie générale: Vincent Millet
Création et régie son: Isabelle Fuchs
Régie plateau: Yvon Julou
Repères biographiques
Jean-Christophe Meurisse, après une formation de comédien à l’Erac, se détourne peu à peu du jeu et crée les Chiens de Navarre en 2005 pour en diriger depuis le début les créations collectives. Chiens de Navarre #02 est créée au Théâtre des Halles à Paris en 2006 et évoluera en une raclette (2008 – recréation 2009) présentée, entre autres, au Théâtre de Vanves. Suivra L’autruche peut mourir d’une crise cardiaque en entendant le bruit d’une tondeuse à gazon qui se met en marche (2009), pour le Centre Pompidou, une série de performances de plus de trente heures en quatre jours, intitulée Pousse ton coude dans l’axe (2010). Nous avons les machines et Les danseurs ont apprécié la qualité du parquet (à La Ménagerie de verre) sont les dernières création de 2012.