Mathilde Monnier, Jean-François Duroure
Pudique acide et Extasis
—Chorégraphie : Mathilde Monnier, Jean-François Duroure
—Avec : Sonia Darbois, Jonathan Pranlas
—Musique : Kurt Weill, Bernard Herrmann
—Lumière : Éric Wurtz
—Réalisation costumes : Laurence Alquier
Le remontage inédit, que proposent Mathilde Monnier et Jean-François Duroure pour Montpellier Danse, des deux premières pièces qu’ils créent ensemble, Pudique acide et Extasis, s’inscrit précisément dans le désir de réappropriation et de transmission d’un matériau de création — deux nouveaux danseurs prenant la place des créateurs initiaux, les chorégraphes eux-mêmes. C’est aussi la réaffirmation d’un engagement spécifique, témoignage de folle jeunesse et d’emballement, pour exister à découvert.
Conçues par ailleurs en pleine période d’abstraction américaine — inévitable héritage cunninghamien auprès des danseurs européens —, les deux pièces affirment la primauté d’un corps à corps à deux comme un acte plus théâtral que simplement formaliste. Certes, la danse y est-elle exécutée sans paroles, mais son caractère foncièrement expressionniste, combatif et humoristique, fait en réalité que la danse y “parle” d’une autre façon. Les références distinctes à Kurt Weil, et à un imaginaire que les auteurs disent “espiègle”, prêtent à ces actes dansés les revendications des mouvements punk et hip hop pour les traduire dans un univers bourré d’énergie. Atmosphère haletante sous les sunlights d’un cabaret berlinois…