L’exposition « Oligocracy » réunit neuf compositions reprenant de façon sérielle le schéma classique des « Big Three », selon l’expression qui désignait aux États-Unis les trois plus grandes marques de l’industrie automobile (Ford, Chrysler, General Motors), et qui est couramment utilisée dans le monde des affaires à propos des trois entreprises leaders de leur secteur.
PSJM crée des emblèmes contemporains évoquant l’existence d’un nouveau féodalisme
Les compositions et agencements de PSJM combinent les marques pour créer des emblèmes contemporains évoquant l’existence d’un nouveau féodalisme, selon le concept que propose Jean Ziegler dans L’Empire de la honte et Les Nouveaux Maîtres du monde.
L’architecture du célèbre espace la Sorbonne est particulièrement propice pour tisser un lien avec un autre thème implicite des œuvres : la relation entre pouvoir et connaissance que Foucault a thématisée dans ses généalogies et archéologies du savoir.
Comme toutes les œuvres de PSJM, Oligocracy abrite une multitude de références ouvrant plusieurs niveaux de sens matérialisés par une présentation esthétique signifiante. L’écriture dorée fait référence à l’or en tant que symbole du pouvoir politique et du pouvoir économique. La soie noire sert de toile de fond aux nouveaux « emblèmes féodaux » des Big Three.
« Oligocracy », une critique de l’univers idéologique des marques
Avec l’exposition « Oligocracy », PSJM propose une critique de l’univers idéologique des marques et met en lumière le pouvoir des entreprises. Les publicités font croire que tout le monde pourrait bénéficier d’une forme de démocratisation du luxe. La typographie choisie pour décliner le mot « Oligocracy » s’intitule significativement Champagne & Limousines. Pour PSJM, la supposée promesse d’un luxe à la portée de tous dissimule avant tout un système : l’oligarchie. La rhétorique du pouvoir est à la base de ce projet plastique sur fond d’économie politique.