Communiqué de presse
Urs Lüthi
Prototypes
La beauté troublante aux allures androgynes, propice au travestissement et à la séduction, s’en est allée depuis 1970. Demeure l’homme avec sa distanciation et son humour.
Ayant fait de son corps la substance et le langage de son art, Urs Lüthi –figure emblématique et singulière du Body Art et des mythologies personnelles– nous livre une oeuvre ontologique aux provocations et drôleries apparentes non dénuée d’une tendre ironie.
Le corps dans l’art de Lüthi –qu’il soit tragique ou souffrant, ludique ou aphorique– est esprit et matière. Cette matière fragile et vieillissante, luttant mais faiblissant devant la maladie.
Ce corps réduit à l’état de tubes et de flacons de verres —tubes à essais, conduits aseptisés ou cavités explorées– par une médecine hygiéniste comme dans sa série Ex voto (2009) où seule subsiste la tête, effigie directe de l’artiste.
L’esprit circule entre les formes et de la délicatesse du verre à la résistance du bronze, les mythes se rappellent à nous. L’art de la statuaire adopte la figure de l’artiste, démiurge immanent de son propre corps.
Antique orant, divinité Inca, fétiche africain, scribe égyptien ou représentation de Bouddha, toutes les spiritualités se replient sur l’image de l’artiste qui dresse ainsi une cartographie du patrimoine culturelle et théologique.