ART | EXPO

Promise of an image

10 Mai - 18 Juin 2016
Vernissage le 10 Mai 2016

L’exposition «Promise of an image» de l’artiste bosnien Radenko Milak à la galerie des Filles du calvaire flirte avec le cinéma. En se réappropriant les scènes mythiques qui hantent nos inconscients les peintures au lavis en noir et blanc nous apprennent à voir à nouveau.

Radenko Milak
Promise of an image

Plusieurs aquarelles en noir et blanc de petit format: un jeune garçon se fraie un chemin parmi des rondins de bois, une femme regarde le rivage. Tout près, un diptyque reprend par symétrie l’image d’une femme se tenant fébrilement debout sur un rocher. La scène est familière, rappelle de lointains souvenirs. Radenko Milak puise son inspiration dans l’univers du 7e art, celui du cinéma italien de Michelangelo Antonioni, de La Notte et L’Avventura et du cinéma russe d’Andreï Tarkovski.

Les images cinématographiques appartiennent à l’inconscient collectif, nous sommes des milliers à avoir vu la même image mais avons-nous quelque chose en commun pour autant? L’image cinématographique relève du paradoxe : elle nous sépare et nous unit à la fois. Il en va de même pour la profusion d’images qui circulent sur les réseaux sociaux.

Les peintures de Radenko Milak questionnent le pouvoir des images dans notre société actuelle. Quel peut être le statut de l’image dans une société saturée visuellement? Comment créer des conditions d’interprétation et de lecture des images? Comment les relier entre elles?

L’unité des aquarelles de Radenko Milak s’impose comme un remède au flot ininterrompu et éclaté d’informations visuelles. La répétition vingt-quatre fois d’une toile inspirée par une image du photoreporter Ron Haviv où un paramilitaire serbe frappe des civils bosniaques à terre apporte un regard nouveau. Clin d’œil au 24 images par seconde du cinéma, la répétition des vingt quatre toiles nous amène à regarder ce que nos yeux fatigués par les sollicitations visuelles permanentes ne voyaient même plus.

L’œil du peintre tout comme l’œil du photographe est le témoin de son siècle mais les peintures créent une profondeur de champ et de sens en créant un écart entre l’image et sa perception et révèlent également les liens esthétiques qui lient les représentations de l’histoire les unes aux autres.

Le cinéma est une réserve d’image qui permet à Radenko Milak de créer sa propre esthétique, de se réapproprier les images cinématographiques qui le hante en les transformant.

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