Dominique Mérigard, Joseph Sojic, Julien Bolle, Liza Nguyen
Enquêtes de mémoire
Autour de l’exposition de Dominique Mérigard «L’expiré, Père Lachaise 1996-2004», Confluences propose une soirée de projections autour d’oeuvres interrogeant la mémoire, les souvenirs, la trace et l’absence. De manière intuitive et sensible ou au contraire la plus sobre et neutre possible, ces photographes se sont confrontés aujourd’hui en tant qu’adultes à leur enfance, à leur souvenir de lieux, de proches ou bien ont interrogé les objets de souvenirs et les passeurs qu’ils sont.
Dominique Mérigard : Main Memory
Le film Main Memory accompagne la série de photographies au Polaroid «L’Expiré, Père Lachaise 1996-2004». Là encore, c’est la mémoire et le temps qui sont en jeu. Le film apporte aux photographies le verbe et le geste qui participent aussi au processus du souvenir. Verbe issu de la lecture d’épitaphes recueillies sur les tombes et gestes filmés autour des monuments funéraires. Mains pleines d’attention, mains qui gravent, entretiennent, fleurissent, touchent, caressent les tombes choyées ou délaissées. Au-delà de la persistance du souvenir, c’est la pérennité de l’image qui est en question, son apparition puis sa disparition.
Joseph Sojic : Le jardin aux amandiers Bajamovo polje
«Les vacances d’été chez mes grands-parents à la campagne, dans ce village dalmate, ont été des moments d’enchantement. Les souvenirs restent lumineux. Le temps s’est-il arrêté, cela depuis mon enfance ?».
Le travail de Joseph Sojic, qui mêle photographie noir et blanc et polaroid couleur, témoigne du quotidien aujourd‚hui de ses grands-parents dans leur village de Citluk (Dalmate) et des souvenirs d’enfance.
Julien Bolle : Happy Days
«La côte d’opale, mini-eldorado du Nord de la France, a surgi des dunes dans les années 50. Ces images ont été réalisées au printemps 2003 entre Stella-plage et Fort-Mahon, stations balnéaires créées de toutes pièces, purs produits de la société de consommation, mais aussi lieux des vacances de mon enfance. Ces villes, dédiées au loisirs, vides par essence, nourrissent pourtant ma mémoire. Leur singularité a finalement réussi à m’imprégner. Aujourd’hui ces lieux, autrefois si familiers, s‚évaporent peu à peu de mon souvenir, leurs contours deviennent flous, seuls certains détails persistent encore. Stella, ma côte ouest, mon petit L.A.».
Liza Nguyen : Mon père
« L’esthétique de l’image, celle de la métonymie, représente une partie pour le tout. Le choix a été de ne pas montrer le visage de mon père mais un portrait de l’absence. Ainsi, le «portrait» de mon père pose de multiples questions : comment évoquer la mort et l’absence ? Comment rendre compte du passé ? Est-il seulement possible de représenter quelqu’un ? La représentation de l’existence de mon père est forcément fragmentaire et elle reste sans fin, comme en suspens.»
Infos pratiques
20h30
T. 01 40 24 16 46
info@confluences.net
Entrée libre sur réservation (T.)
L’exposition est présentée jusqu’au 17 décembre.
Confluences est ouvert du lundi au samedi de 14h à 18h (et les soirs de spectacle).