Claire-Jeanne Jézéquel
Production intérieure brute
Dans son diagnostic de l’espace de La Maréchalerie, Claire-Jeanne Jézéquel trouve le vide, la page blanche sur laquelle l’œuvre se dessine. Les sculptures de l’artiste s’appuient fréquemment sur les murs du lieu qui les accueille, ici le dispositif se détache de l’architecture. Après le contreplaqué et l’aggloméré de ses dernières œuvres, Claire-Jeanne Jézéquel utilise cette fois le placoplâtre, matériau brut référant à la production industrielle.
A La Maréchalerie les murs existants sont constamment perturbés par les percements des multiples fenêtres et portes, jusqu’à l’immense baie vitrée. Ces ouvertures sont des prétextes à la composition de l’œuvre. Claire-Jeanne Jézéquel souhaite matérialiser le fait de quitter les murs comme un processus d’arrachement. Aussi, ce sont les percements, ces manquements prélevés et évidés des murs qui sont recomposés dans l’espace central de la salle d’exposition où elle créé un nouveau centre : un bandeau, comme une ligne, parcourt trois des côtés du lieu.
La couche de papier qui repose sur le placoplâtre fournit le support d’un carnet de dessin à grande échelle. La ligne, tracée au graphite mélangé à du pétrole, circule depuis le bandeau jusqu’aux différents panneaux, dans un dessin minimum. Le dessin s’amplifie sur les panneaux de ba10 et ba18 appuyés sur ce bandeau puis se fragmente et se poursuit au sol sur les panneaux tombés. L’installation devient le chantier d’un dessin hors norme.
Avec production intérieure brute, le rapport à l’environnement reste un moyen, pur outil. L’économie de moyen et de travail, chère à Claire-Jeanne Jézéquel, participe à la création d’une œuvre éclatée, une forme en devenir