ART | EXPO

PRO-jet

18 Sep - 14 Déc 2012
Vernissage le 06 Oct 2012

Travaillant sur l’équilibre entre fragilité et puissance des structures, Eric Mareau nous présente ses nouvelles pièces, et nous entraine dans sa recherche autour de ce moment qui précède la dislocation, ce moment où l’équilibre, un instant encore, se maintient.

Eric Mareau
PRO-jet

Dans le cadre de sa nouvelle exposition, Eric Mareau, qui vit et travaille en Normandie, présente 7 nouvelles œuvres parmi lesquelles, Jet, Croisement, Suspension, Duo, 26m3x2, Contre-placage.

Le travail de cet artiste s’organise autour d’une recherche permanente des contractions, et des équilibres de toutes sortes. Corps, matériaux se tendent dans l’ensemble des pièces qu’il construit, assemble, photographie ou filme et qui constitue aujourd’hui ses réalisations. Ses œuvres soulignent des formes de résistances qui sont d’une certaine manière dissimulées et qu’il révèle, met en jeu et en «relief» par l’intercession de l’observateur. Le spectateur est ainsi un élément constitutif essentiel pour la préhension de l’œuvre sculpturale.

Lorsque la vidéo met en mouvement le corps, ce qui semble retenir son intérêt ne sont pas tant la fluidité apparente des corps et la décomposition du mouvement, que les forces et les allongements qu’exercent les muscles dans leur mouvement et motricité dont les multiples modelés en action laissent apparaître la mesure de l’effort accompli avec grâce, ou qui feint de l’être. Ce postulat des distensions est une des hypothèses qu’il s’impose comme éléments structurants de son travail et que ses œuvres dévoilent.

Cette «convention» ne masque pas l’apparente fragilité qui se dégage de ses constructions notamment lorsqu’elles prennent l’aspect de sculptures, d’installations de volumes, mais au contraire les découvre dans une mise à nu. L’équilibre instable et donc la vulnérabilité des éléments construits et érigés sont également les origines de sa grammaire de production et leurs mises en espaces sont les points constitutifs de sa pratique. Lorsque le travail de sculpture d’Eric Mareau est en action, il semble bien que l’aporie se situe d’une certaine manière entre le roseau et le chêne, entre la souplesse et la robustesse. Pourtant cette antinomie de faculté entre deux éléments d’un même monde, le végétal, n’est d’une certaine manière qu’apparence. L’intrigue de son travail s’érige dans l’éventualité de rendre le roseau puissant et le chêne d’une fragilité extrême. La «sévérité» puissante d’une poutre de bois par exemple, dans une condition d’installation se métamorphose en un élément précaire, dont la masse et la puissance semblent libérées de leur propre poids depuis leur point d’assurance. Ce qui conditionne l’ensemble de son travail est le point d’équilibre et de déséquilibre, ce moment «sensible» où, comme la feuille tombe de l’arbre, à l’instant où la tige ténue retient encore la foliation du végétal qui lui a donné naissance. C’est le point de rupture, cette nanoseconde, cet instant où le déséquilibre forme le point critique d’une dislocation possible de l’édifice qui le préoccupe.

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