Cyprien Gaillard
Prix Marcel Duchamp 2010
Inlassablement, Cyprien Gaillard arpente le monde pour y traquer des ruines, anciennes et modernes. Des architectures, des paysages sur le point de disparaître, de se transformer, d’être détruits, envahis par la nature, ou bien encore des sites restaurés, des objets, des matériaux à l’abandon. L’artiste les photographie, les filme, les récupère, les met en scène dans des installations ou des performances. Il est, selon ses propres termes, « un artiste d’extérieur », un homme toujours dehors, mais aussi un archéologue, et encore un archiviste.
Il avance avec une phrase du 18e siècle écrite par Denis Diderot : « Il faut ruiner un palais pour en faire un objet d’intérêt ». Pour observer, penser, voir véritablement les lieux, les bâtiments et les paysages qui nous entourent ou dans lesquels nous vivons, il faut les mettre à nu. Ainsi, l’artiste déstabilise notre perception des espaces, qu’ils soient ordinaires ou extraordinaires, exotiques ou quotidiens, qu’ils soient proches ou lointains. Il nous entraîne à voir autre chose, à regarder par-delà les visions convenues. Dans ce travail habité par les ruines, l’artiste n’a pourtant pas au départ une intention romantique, ni nostalgique : né en 1980, Cyprien Gaillard ne cherche pas à idéaliser un passé englouti ou sur le point de l’être. Plus sûrement, nous confrontant au chaos permanent qui habite le monde, à sa violence, il nous pose cette étrange question : « comment nous, individus, vivons avec nos ruines ? ».
Cyprien Gaillard est le Lauréat du Prix Marcel Duchamp 2010, en partenariat avec l’Association pour la Diffusion Internationale de l’Art français (ADIAF).
Vernissage
Mardi 20 septembre de 18h à 21h.
critique
Prix Marcel Duchamp 2010