L’exposition « Printemps indien » à la galerie parisienne Binome présente des photographies de Frédéric Delangle, fruits de quinze années de voyages à travers l’Inde.
La société indienne contemporaine vue par Frédéric Delangle
Les photographies de Frédéric Delangle ont pour principal objet l’environnement urbain sous toutes ses formes : les artères routières dans la série Paris-Delhi, les petits commerces dans la série Microshop, les multiples moyens de locomotion et les passants dans la série I Shot The Street, les carrefours et les ghats, ces ensembles de marches qui recouvrent les rives des fleuves et rivières et permettent de descendre jusqu’à l’eau.
Réalisées au fil de quinze années d’exploration de l’Inde contemporaine, les clichés de Frédéric Delangle reflètent le double visage de ce pays. La société indienne est en effet caractérisée à la fois par une apparence très désordonnée et par un système de castes et de hiérarchie qui la structure de façon profonde et inflexible. C’est ce chaos organisé qui s’affiche dans des Å“uvres d’une grande liberté qui décodent et transmettent les règles sociales indiennes.
Frédéric Delangle jette des ponts entre l’Orient et l’Occident
Pour cela, la pratique photographique de Frédéric Delangle se nourrit de nombreuses autres disciplines. Ses Å“uvres mêlent la photographie avec la sculpture pour la série Microshop, avec l’installation participative pour les séries I Shot The Streets et Stairway To Heaven, et avec la peinture collaborative pour la série Paris-Delhi où des éléments typiques des villes indiennes comme les publicités hautes en couleurs sont intégrées, en peinture, dans des vues de Paris.
A l’image de la série Paris-Delhi, les photographies de Frédéric Delangle visent à jeter des ponts entre l’Orient et l’Occident. En livrant sa vision personnelle de l’Inde, il questionne le regard des Européens sur ce pays qui leur semble insaisissable. Il invite à observer la logique propre à la société indienne pour mieux se familiariser avec elle, en oubliant ses propres repères. Par un aller-retour entre les deux civilisations, il met en lumière leurs points communs, l’une comme l’autre étant aujourd’hui confrontées à la mondialisation et donc à une réflexion sur leur histoire et leur culture.