Tatiana Julien, Juan Dante Murillo, Fabio Novembrini, Connor Schumacher, Lucy Suggate
Dancing museums. Prière de ne pas détruire
Dancing museums est un projet de partenariat mené par La Briqueterie en association avec quatre centres européens dédiés à la danse et huit musées de renommée internationale, destiné à explorer de nouvelles méthodes d’interaction avec le public. Depuis juin 2015 et jusqu’à mai 2017, les chorégraphes et danseurs Juan Dante Murillo (Autriche), Tatiana Julien (France), Fabio Novembrini (Italie), Connor Schumacher (Pays-Bas) et Lucy Suggate (Grande-Bretagne) se réuniront à l’occasion de résidences afin de définir de nouvelles méthodes pour éveiller l’intérêt du public.
Ce travail de recherche se clôture à chaque fin de résidence par une création unique dans un musée européen. La quatrième résidence de Dancing museums se déroulera à La Briqueterie (Vitry-sur-Seine). Menée par Tatiana Julien, cette résidence aboutira à une creation qui sera interprétée dans l’enceinte du Musée du Louvre: Prière de ne pas détruire.
«J’aimerais parler du Louvre du point de vue du peuple ou du public commun: sans aucun discours scientifique, assumant toute méconnaissance, et voir quelle richesse il reste en dehors des discours savants sur les Å“uvres. (…) Ce qui m’intéresse dans ce lieu, c’est son atmosphère et sa dimension symbolique: être dans le cÅ“ur historique et géographique du Louvre pour y faire son musée; y exposer des corps dansants, corps-réceptacles de l’imaginaire collectif et vibrant que la maison contient, incarnant et déployant un langage purement physique dans l’espace: l’espace des corps et l’espace autour déjà affectés par la mémoire collective et immatérielle du lieu.» Tatiana Julien
Avec Prière de ne pas détruire, Tatiana Julien aimerait proposer au Louvre des corps-objets d’exposition vivante. Elle souhaite que les corps deviennent le lieu même de l’œuvre plutôt que de s’assigner à une œuvre ou à l’illustrer. L’acte du corps, son mouvement ou sa fixité, son déplacement, devient l’endroit où se déploie la poésie, la parole elle-même constituée des œuvres. La chorégraphe désire que Prière de ne pas détruire puisse être construit comme un voyage initiatique, que le public soit invité à faire l’expérience du Louvre d’un point de vue sacré au travers de sa mémoire. Toujours dans cette volonté de travailler à partir du point de vue du peuple, Tatiana Julien souhaite réaliser ce projet avec un groupe d’amateurs. Ils seront entre cinq et dix, tout âge confondu, motivés et disponibles pour entrer dans un processus de création.
Repères biographiques
Diplômée du Conservatoire National de Paris, Tatiana Julien fonde en 2011 sa compagnie, C’Interscribo (écrire entre les lignes), qui tente de faire émerger un dialogue fécond entre son écriture chorégraphique et d’autres mediums artistiques. En février 2012, la chorégraphe crée La Mort & l’Extase, pièce qui traite de l’érotisme et de la mort dans une conception sacrée. Pour la création de son deuxième projet, Douve, elle collabore avec le compositeur Pedro Garcia-Velasquez et l’écrivain Alexandre Salcède afin de proposer une lecture sensible du recueil Du mouvement et de l’immobilité de Douve d’Yves Bonnefoy.
Avec la metteur en scène Marine de Missolz, Tatiana Julien démarre une longue collaboration qui creuse la question de l’expressivité de l’interprète au plateau. Ensemble, elles coécrivent un solo intitulé Ruines. A partir de 2015, Tatiana Julien démarre, en co-écriture avec le compositeur Pedro Garcia-Velasquez, un nouveau projet d’opéra bâtit selon des logiques chorégraphiques.