Ignasi AballÃ, Alex Baladi, Cathy Berberian, Pierre Bismuth, Julia Bodamer, Gérard Collin-Thiébaut, Nicolás Lamas, Ilan Manouach, Antoni Muntadas, Till Roeskens, Sébastien Roux, Thu Van Tran, Martina-Sofie Wildberger
Presque la même chose
La traduction est partout, sous toutes les formes, elle n’est ni une science, ni un instinct, elle communique la pensée, elle fait voyager. «Presque la même chose» est une tentative de comprendre l’autre.
Cette exposition s’inscrit ouvertement dans l’organisation d’un questionnement soumis par Umberto Eco dans Dire presque la même chose, un essai sur ses expériences de traduction. Selon lui, traduire ne permet pas de dire la même chose, mais au mieux, presque la même chose. Et il poursuit en soulignant que c’est dans le presque que réside toute la complexité de la tâche. Ce «presque», central mais indéfini, s’impose comme un adverbe élastique et extensible à utiliser sous «l’enseigne de la négociation». Et c’est là le cœur de toute tentative de traduction. Quelle amplitude accorde-t-on au presque? Traduire peut s’appliquer à toute forme de langage, écrit, plastique, sonore et chacune détient un périmètre de négociation qui lui est propre.
Umberto Eco illustre, par une série d’exemples et d’histoires vécues, les problèmes que lui a posés la traduction. «Presque la même chose» reprend la trame de son écrit, chapitre après chapitre, et les artistes et les œuvres tantôt apportent une réponse, tantôt rebondissent sur les interrogations soulevées par l’auteur. Le principe n’est pas de réunir un corpus d’œuvres relatives au sujet mais plutôt de poursuivre la réflexion en nous appuyant sur des recherches — formelles ou textuelles — susceptibles de nous aider à comprendre combien il est difficile de dire presque la même chose.