ART | EXPO

Prémonitions

30 Sep - 08 Jan 2017
Vernissage le 30 Sep 2016

L’exposition «Prémonitions» au LaM de Villeneuve-d'Ascq présente des peintures, dessins, estampes et photographies, ainsi qu’un film d’animation de Luc Tuymans. Ces œuvres d’une grande richesse plastique explorent le rapport à l’image à travers la subjectivité de la mémoire et du regard et mettent en perspective actualité et événements de l’histoire.

L’exposition «Prémonitions» met à l’honneur, au LaM de Villeneuve-d’Ascq, l’œuvre de Luc Tuymans, artiste belge considéré comme l’un des plus influents de la scène contemporaine. À travers une sélection de peintures, dessins, estampes et photographies, tous réalisés des années 1985 à 2015 et présentés aux côtés d’un film d’animation achevé à l’occasion de l’exposition, c’est tout le champ créatif de Luc Tuymans qui se dévoile.

Le parcours épouse le processus de genèse de l’œuvre de Luc Tuymans qui procède par enchaînement, défilement et écoulement, par passages d’un médium à un autre et par reproductions successives d’images sources ou d’œuvres propres. Chaque salle d’exposition dispose diverses œuvres autour d’une peinture monumentale avec laquelle elles dialoguent. L’ensemble des pièces présentées donne lieu à des rebonds, des correspondances et des échos de salle en salle, sans suivre de logique chronologique ou thématique.

Influences de la photo et du cinéma

Essentiellement consacrée à l’exploration de l’image, la démarche de Luc Tuymans a été profondément influencée par son expérience des techniques photographiques et cinématographiques, qu’il a étudiées entre 1980 et 1985. Plusieurs Å“uvres exploitent les principes de succession ou de montage d’images propres au cinéma. Le processus cinématographique ou photographique renvoie alors au fonctionnement du regard et de la mémoire. Ainsi les notions de répétition et de temporalité, d’enchaînement et d’arrêt sur image sont au cÅ“ur de nombreuses réalisations. Le tableau Wandeling illustre l’aspect immuable des actes quotidiens, l’installation La Correspondance répète un motif décoratif, la série d’aquarelles My Door font défiler une situation dans le temps tandis que la peinture monumentale Saint-Georges opère un  arrêt sur image. Dans le film d’animation finalisé pour l’exposition, un trait de crayon transforme chaque Å“uvre en une autre, illustrant le flux sous-jacent d’idées et d’images qui les relie.

La guerre, la religion

Deux thèmes majeurs de l’œuvre de Luc Tuymans sont mises en relation dans l’une des salles : la Seconde Guerre mondiale, le nazisme et la Shoah d’un côté et la spiritualité et les institutions religieuses de l’autre.  La toile de grand format The Worshipper semble former un pont entre les deux: à partir d’un simple mannequin photographié au Musée international du carnaval et du masque de Binche est produite, la peinture aux tons gris verdâtres, évoque un prêtre indéfini. Dans l’ensemble de tableaux de petit format, Our New Quarters, Schwarzheide, Die Wiedergutmachung et Recherches sont reproduits des détails de photographies des lieux où ont été commis des atrocités nazies. Par leur aspect fragmentaire, ils n’évoquent que de façon lointaine ces événements historiques et ont perdu tout statut de preuve. L’exposition met en lumière la façon dont l’art est chez Luc Tuymans un moyen de relier des événements actuels à leurs racines historiques, de jeter un pont entre passé et présent.

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