Jean-Baptiste Clavé, Pauline Dumont Fontaine, Laure Jazeix, Hugo Livet, David Magnou, Quentin Ménard, Victor Turbelier, Vasyl Odrekhivskyy
Première, 17e édition
Les artistes ont été sélectionnés cette année par Emilie Bouvard, historienne et critique d’art, Camille Paulhan, critique d’art et Cécile Poblon directrice du BBB – Centre d’art contemporain à Toulouse.
Le principe de l’exposition est simple. Le centre d’art constitue un jury composé de personnalités du monde de l’art (critiques d’art, commissaires, artistes, directeurs de centres d’art…). Chaque année le jury est différent. Entre six et huit jeunes diplômés parmi les étudiants de dernière année des écoles d’art partenaires (Bourges, Clermont-Ferrand et Limoges). À la suite de la sélection, les artistes participent activement au montage de leur exposition, accompagnés par l’équipe du centre d’art. Pour les artistes retenus, « Première » est une façon de confronter leur travail au regard de divers professionnels de l’art et d’affirmer leurs recherches artistiques.
L’univers dans lequel évolue Jean-Baptiste Clavé est de l’ordre du sensible. Les matériaux (souvent de rebus) retiennent le temps, matérialisant histoire et mémoire – individuelles ou collectives. Au travers de la sculpture et de l’installation, il joue avec la matière, pour laquelle il entretient un rapport direct fort et émotionnel.
Pauline Dumont Fontaine utilise la vidéo pour mettre à mal les codes des mythologies de la féminité. Dans ses performances, elle invoque tout autant le monde du spectacle (cabaret burlesque, sketch, théâtre, show TV) que l’intime pour nourrir l’action performative de ses travestissements.
C’est dans l’espace du hors-champ, de l’entre-deux que le travail de Laure Jazeix construit un lien et se construit lui même d’ailleurs. Chaque pièce silencieuse et discrète, répond à une autre. Ainsi, le visiteur réalise un travail d’enquête: trouver son chemin au milieu de quelques indices éparses, quelques squelettes ou fantômes qui semblent vouloir nous parler.
Hugo Livet s’intéresse aux formes et à leurs évolutions. Il analyse le processus créatif de la construction de ces structures à travers le dessin pour les comprendre, les expérimenter et les déployer. Il utilise les principes d’évolution présents dans la nature et cherche à présenter plutôt qu’à représenter.
David Magnou aime définir son travail avec trois mots clés: le risque, l’habitat, le détournement. Il place le visiteur devant ses propres choix et analyses sans chercher à lui imposer sa vision. Il cherche à réinventer les codes de la pratique plastique et mêle souvent une part d’ironie et de provocation à son travail.
Quentin Ménard ménage un équilibre précaire entre contraintes réelles et fiction. Il conçoit à l’intérieur d’une cimaise d’exposition, un aménagement lui octroyant un lieu de vie potentiel, ou élabore un parcours acrobatique sur les toits de l’école des Beaux-Arts de Bourges, afin se s’y accorder le privilège d’un accès en dehors des heures d’ouverture.
Vasyl Odrekhivskyy explore les problématiques du corps, des limites et des frontières, en utilisant son corps lors de performances ou dans ses sculptures en établissant des analogies. Il passe, par exemple, de l’utilisation des outils et instruments pour sculpter la terre (l’argile), à utilisation de son propre corps comme un outil pour se confronter avec cette matière naturelle.
Le travail plastique de Victor-Alexis Turbelier s’articule autour des notions de forces et d’équilibres précaires dans la sculpture monumentale. Son corps en est l’outil principal. Grâce à lui, il jauge, pèse et déplace des éléments qu’il trouve sur place ou qu’il apporte, engendrant un basculement ou une mise en équilibre des masses ou des volumes imposants.