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Premier programme. Création 2008

Communiqué de presse
Ushio Amagatsu, troupe Sankai Juku
Premier programme, création 2008

Horaire : 20h30. Création pour 7 danseurs

— Chorégraphie : Ushio Amagatsu
— Interprétation : Ushio Amagatsu, Semimaru, Toru Iwashita, Sho Takeuchi, Akihito Ichihara,Taiyo Tochiaki, Ichiro Hasegawa, Dai Matsuoka

Voir ou revoir un spectacle du chorégraphe japonais Ushio Amagatsu et de sa compagnie masculine Sankai Juku relève des retrouvailles avec une scène originelle, étrangement archaïque et contemporaine. Ce paradoxe, aiguisé par une grande sophistication esthétique, Ushio Amagatsu l’incarne de souveraine façon. Crâne rasé, tout de blanc poudré, dans une longue robe d’officiant — un uniforme arboré par tous les danseurs —, cet « être du milieu, entre masculin et féminin » comme il se définit lui-même, nous entraîne dans une inexorable traversée des apparences. Sa ligne de danse tend un fil entre deux extrêmes : d’un côté, un mouvement lent, suspendu, absorbant les intensités du moment comme une éponge et de l’autre, une gestuelle révulsée, grimaçante, qui semble vomir le poison du monde.

Ange ou sorcière, les créatures d’Amagatsu se livrent à d’insistants rituels dont la beauté somptueuse n’évacue jamais une charge secrète de cruauté. Chacune des pièces de ce chorégraphe depuis plus de trente ans, déroule une succession de seuils invisibles que nous franchissons dans ses traces pour nous rapprocher de ce noyau insaisissable qu’est l’énigme du vivant.

Régulièrement présent au Théâtre de la Ville, Ushio Amagatsu reprend sa pièce Toki  (en japonais, « un instant dans les temps entrelacés »), créée en 2005. Sur un plateau ponctué d’un demi-cercle de stèles noires, ce spectacle hypnotique met en scène huit danseurs au torse nu et aux jambes entravées par des jupons orangés dont la solitude irradie d’insolence.
Parallèlement à cette reprise, le chorégraphe présente une nouvelle pièce dont il entend, comme à son habitude, conserver jusqu’au dernier moment le secret du thème et du titre. Entre passé et présent, dans ce ressac infini, Ushio Amagatsu arrache des lambeaux d’intemporalité qu’on appelle communément un spectacle.