Spectateurs ou utilisateurs ? Comment qualifier les usagers d’œuvres participatives ou, plus encore, interactives ? Cette question récurrente est emblématique de l’évolution croissante du rôle du public dans le champ de l’art contemporain comme dans celui des médias, et, au-delà, dans nos sociétés bouleversées par les technologies interactives (web 2.0, réseaux sociaux, creative commons) qui font évoluer le statut du consommateur vers celui de coproducteur.
Les spectateurs : de la réception à l’expérience-utilisateur
Loin de n’être que des récepteurs, les spectateurs coopèrent de plus en plus à la réalisation de ce dont ils veulent faire l’expérience esthétique. Dès lors, comment concevoir des œuvres d’art réalisées avec l’implication physique de leurs spectateurs ? À l’heure où la notion d’ « expérience-utilisateur » est particulièrement présente dans les sociétés occidentales, comment analyser la relation entre une œuvre d’art et son public quand cette relation est fondée sur une expérience à la fois esthétique et pratique ?
Au-delà de la contemplation : des œuvres praticables
Entre deux registres d’activité a priori opposés, la contemplation et l’usage, comment proposer une troisième voie : celle d’œuvres “praticables”, constituées pour et avec l’action du public ?
En s’appuyant sur le récent ouvrage Practicable. From Participation to Interaction in Contemporary Art* édité par MIT Press par Samuel Bianchini et Erik Verhagen, une douzaine de contributeurs de ce livre — artistes, historiens et théoriciens de l’art — reviendront durant une journée à l’Inha sur cette problématique aussi bien historique qu’actuelle.
Colloque : « Praticable. De la participation à l’interaction dans l’art contemporain »
Ces différentes approches permettront de retourner aux fondements des arts contemporains, des années cinquante à nos jours, pour interroger, dans le même temps, des pratiques artistiques intégrant les techniques les plus prospectives, dépassant le schisme qui sépare habituellement les créations artistiques d’obédience technologique de celles qui ne le sont pas.
UNE JOURNEE D’INTERVENTIONS
— Intervenants : Peter Weibel, Usman Haque, Anna Dezeuze, Jean-Louis Boissier, Jean-Paul Fourmentraux, Vanessa Theodoropoulou, Emanuele Quinz, Katrin Gattinger, Andrea Urlberger, Samuel Bianchini et Erik Verhagen
— Organisateurs
Samuel Bianchini, artiste et maître de conférences habilité à diriger des recherches, Responsable du groupe de recherche « Reflective Interaction », EnsadLab-École nationale supérieure des Arts Décoratifs, PSL Research University, Paris
Erik Verhagen, maître de conférences habilité à diriger des recherches, Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis
— Soutiens
EnsadLab, laboratoire de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs – PSL University, Paris ; de la Chaire “arts et sciences” de l’École Polytechnique, de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs – PSL, et de la Fondation Daniel et Nina Carasso
— Lieu / Horaires
10 octobre 2017 — 10h-19h
INHA. Institut national d’histoire de l’art
Galerie Colbert, auditorium
6, rue des Petits Champs. 75002 Paris
M° Bourse ou Palais Royal
— Publication
Samuel Bianchini et Erik Verhagen (sous la dir.), Practicable. From Participation to Interaction in Contemporay Art, Cambridge / Londres, Éd. MIT Press, 2016