Pour un art concret

Présentation
Sybil Albers-Barrier, André Aschieri, François Barré, Gilles Clément, Fabienne Fulcheri, Gottfried Honegger, Rudolf Koella, Richard Lagrange, Aurelie Nemours, Jean-François Torres, Anne Tronche
Pour un art concret

Cette réédition augmentée du catalogue raisonné des œuvres de la donation Albers-Honegger rassemble plus de 600 œuvres données par Gottfried Honegger et Sybil Albers au Centre national des arts plastiques. Cet ensemble déposé à l’Espace de l’Art Concret, à Mouans-Sartoux, témoigne d’une histoire inaugurée par De Stijl et le Bauhaus où se rencontrent les idéaux de nombreux artistes et offre une vision élargie de l’art concret et de l’abstraction géométrique.

L’ouvrage marque une nouvelle étape dans l’aventure exigeante et généreuse de L’Espace de l’Art Concret, portée depuis 1990 par les donateurs et les équipes du centre d’art qui avec détermination proposent un projet artistique et culturel et donnent une place essentielle à l’éducation artistique des jeunes publics.
C’est en 1997 que, forts de l’engagement de la ville et du soutien du ministère de la Culture, Sybil Albers-Barrier et Gottfried Honegger décident de donner leur collection à l’État, à condition que la forte cohérence scientifique du projet autour de l’art abstrait, géométrique, construit et concret, soit préservée.

La première donation est formalisée en 2000; elle est complétée par un ensemble important d’œuvres personnelles de Gottfried Honegger en 2001 puis de trois autres jusqu’en 2011. En 2002, puis en 2003, Aurelie Nemours fait également don à l’État d’un ensemble de ses œuvres, auquel s’ajoute une donation de Catherine et Gilbert Brownstone (2001) et de Lanfranco Bombelli Tiravanti en 2008. En 2004, le bâtiment signé par les architectes suisses Annette Gigon et Mike Guyer offre aux œuvres de la Donation Albers-Honegger un lieu qui transpose les enjeux de l’art concret — plans et couleurs — à l’échelle du réel.

«“Peinture concrète et non abstraite, parce que rien n’est plus réel qu’une ligne, qu’une couleur, qu’une surface.” (Theo van Doeburg)
Mais aussi: “L’art concret n’est pas un dogme, pas un “isme”, il est l’expression d’une pensée intellectuelle. Il connaît une pluralité de langages.” (Manifeste de l’art concret)

L’art concret, comme un ou deux autres mouvements artistiques, est à la naissance de mes premières émotions en matière d’art contemporain. La collection constituée depuis plus de cinquante ans est le symbole de cette pluralité de langages citée plus haut.

Ce lieu idéal est unique de par cette collection bien sûr, mais aussi pour son aspect pédagogique. Chaque année, des milliers d’enfants apprennent ici à voir, à regarder, à étudier et à comprendre. Et là est la mission fondamentale des Arts. Il nous faut tous, à chaque niveau de responsabilité, œuvrer pour que ces enfants voient plus grand, voient autrement, pour que de nouveaux horizons s’ouvrent à eux par le prisme de l’art.

L’art concret, souvent décrié pour une certaine rigidité, est aussi une base, un fondement et, en fait, très souvent une référence pour les artistes; comme un tronc commun, une histoire commune d’où s’émanciperaient de nouvelles idées, de nouvelles formes, de nouvelles recherches.»

Jean-François Torres

Sommaire
Avant-propos
— Richard Lagrange
— André Aschieri
— Jean-François Torres
— Entretien avec Gottfried Honegger, par Fabienne Fulcheri
— Vivre dans l’art, Sybil Albers-Barrier
— Là où les mots cessent d’être opérant…, par Anne Tronche
— Lumière du corps, par François Barré
— Project d’aménagement des jardins et du bois, par Gilles Clément
— L’art concret. Sa genèse, son évolution son expansion, par Rudolf Koella
— Catalogue sélectif des œuvres de la donation
— Catalogue général des œuvres de la donation et biographie des artistes
— Repères bibliographiques, sélection établie par Rudolf Koella
— Colophon
— Traductions allemandes