Présentation
Marc Giai-Miniet
Pour les nuages, passer par l’escalier
Extrait du préambule, par Marc Giai-Miniet (p.8-9)
Théodore Koenig (fondateur en 1953 de la revue internationale Phantomas) voyait toujours dans mes peintures une bouteille de vin dissimulée quelque part comme une signature secrète. Il n’avait pas tort. J’ai débouché plus de bouteilles que de tubes de peinture. Cependant mon travail n’a pas été le témoin au quotidien de mes libations, de mes bonheurs ni de mes déprimes, et n’a jamais été ni une sorte de journal, ni un sismographe de ma vie.
Pourtant, certains évènements m’ont marqué à vie, d’autres m’ont bousculé et ont probablement orienté mes pensées et ma pratique, car dès le début de mon activité artistique, j’ai inconsciemment fixé autour d’un certain axe l’idée que je m’en faisais, que j’ai peu ou prou débordée par tentation d’aborder des rives inconnues mais en gardant bien en main le bout d’un fil. Je mesure aujourd’hui ce fil de 50 ans de peinture et d’activités diverses, en pouvant le séquencer principalement de part et d’autre de mon séjour en Égypte, en 1984. J’espère que cette monographie mettra en évidence ces différentes phases avec ce qu’il y a de formes et de sens plus ou moins métamorphosés qui reviennent à travers elles.