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Pour en finir avec Bérénice

Communiquer de presse
Faustin Linyekula
Pour en finir avec Bérénice

Horaire: 22h. Relâche le 19 juillet.
Durée: 1h45

Création 2010
— Direction artistique: Faustin Linyekula
— Assistanat à la mise en scène: Robain Lomandé Moise
— Musique: Flamme Kapaya
— Lumière: Virginie Galas
— Avec: Innocent Bolunda, Madeleine Bomandje BIAC, Daddy Kamono Moanda, Joseph Pitshou Kikukama, Véronique Aka Kwadeba, Pasco Losanganya Pie XIII, Faustin Linyekula

Bérénice, reine de Palestine, aime Titus, empereur de Rome. Elle, l’étrangère, la colonisée, a fait le choix de se lier à son colonisateur et d’abandonner sa patrie. Elle en paiera le prix par un nouvel exil, délaissée par l’homme qu’elle a rejoint en terre ennemie. C’est sur cette tragédie que Faustin Linyekula s’est penché une première fois en 2009 avec la troupe de la Comédie française, s’interrogeant sur ce que les notions d’étranger et d’altérité pouvaient cacher. Il portait alors un regard doublement neuf (celui d’un Africain et celui d’un chorégraphe) sur l’un des chefs-d’œuvre du théâtre français, bousculant un peu la belle ordonnance, la tradition et les habitudes attachées à la représentation des classiques.

Aujourd’hui, dans un second mouvement, il transporte cette héroïne, et la langue racinienne qui l’accompagne, sur sa propre terre. Celle d’un pays aux temps troubles, dont les frontières portent fréquemment la marque du sang. Celle d’un Congo officiellement francophone, où la maîtrise de la langue française n’appartient toutefois qu’à une minorité. Bérénice surgira donc au milieu de la réalité quotidienne congolaise, provoquant une friction entre une langue et des corps qui lui sont étrangers et qui pourtant s’en empareront.

Au-delà de cette problématique, c’est un large pan des sombres relations entre colonisateurs et colonisés que Faustin Linyekula souhaite mettre en lumière. Car il n’est toujours pas possible d’oublier les conséquences d’une politique qui, pendant près d’un siècle, a imposé, plus ou moins volontairement et avec un succès tout relatif, des références culturelles à des peuples considérés, à tort, comme acculturés. Des conséquences souvent niées par l’ex-colonisateur qui, après les avoir utilisés comme travailleurs ou comme chair à canon, ne reconnaît plus ses fils africains et les considère comme étrangers parce qu’ils ne partagent plus la même patrie, alors qu’ils ont partagé la même histoire.