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Portrait de Dante

28 Sep - 07 Nov 2008

A partir d’une photo d’une sculpture de Dante, Philippe Berta s’interroge sur les rapports qu’il entretient avec l’histoire et la culture.

Communiqué de presse
Philippe Berta
Portrait de Dante

Que peut-on dire de l’intime ? Est-il petit, grand, lié au présent, au(x) proche(s) ? Le lointain en est-il exclu ? Le lointain dans le temps ? Dans l’espace ?

J’ai pris une photo d’une sculpture de Dante devant la Santa Croce à Florence en 2003 ; Florence, berceau de la Renaissance. Que peut avoir à faire l’intime avec un passé aussi lointain que cette figure de Dante ? Dante, homme politique, écrivain et poète italien de la fin du XIIIe et du début du XIVe siècle.

Puis-je prétendre vivre mon époque en m’intéressant à des figures anciennes ?
Quel(s) rapport(s) j’entretiens avec le passé, mon passé ou le passé collectif ? La mémoire collective ?
Quel(s) rapport(s) j’entretiens avec l’histoire ? Quelle(s) incidence(s) cela a-t-il sur mes perceptions ?

Quel(s) rapport(s) entretient notre époque avec l’histoire ? Quelle(s) représentation(s) nous faisons-nous de cette histoire : mythes, symboles, légendes… etc.
Néophytes en art ou historiens d’art ne se retrouvent-ils pas égaux devant les représentations de ces représentants du passé ? En quoi l’histoire nous construit-elle ? L’histoire culturelle ?
Comment l’histoire nous construit-elle ? Notre rapport à cette histoire n’est-il pas à double tranchant : jusqu’où le passé, l’histoire culturelle, nous construisent-ils ? Et à quel moment nous détruisent-ils ? Nous détruisent-ils un jour ? Faut-il (alors ?) s’en détacher ? Peut-on s’en détacher ?

En ce qui concerne l’histoire culturelle, peut-on imaginer un homme trop cultivé ? Est-ce que cette question a un sens ? Est-on plus critique, le goût s’affine-t-il quand la culture augmente ? Est-ce que la culture, le « trop » de culture, peut devenir dangereux ? Quel(s) rapport(s) la culture entretient-elle avec le savoir ? Et quel savoir ? : connaissances générales, culture générale, particulère, intime, connaissance de soi, des autres ?

La culture change-t-elle notre vie ? Fondamentalement ? N’est-ce qu’un loisir, un passe-temps, du snobisme ? Nous amène-t-elle à nous poser des questions sur notre propre vie ? Ces questions changent-elles le cours de notre vie, de notre pensée ?

Peut-on imaginer un être humain sans culture ?

La culture rend-elle libre ? Rend-elle plus sensible ? Peut-on certifier qu’être cultivé c’est être forcément plus intelligent que si on ne l’était pas ? Une fois très cultivé peut-on encore évoluer ? Comment ? Pour quelles raisons ? La culture n’est-elle qu’une accumulation de savoirs ? Si non, que faire de la culture ? Quelle utilité pour l’homme ?

Quel(s) rapport(s) notre culture entretient-elle avec l’indicible ? Et l’art avec la culture ?
La culture pour qui ? L’art pour qui ?

Avec le «Portrait de Dante», j’ai commencé à me poser ces questions. Elles ont alors ouvert une problématique inconnue de moi. Elles m’ont semblé plus significatives de ma démarche que n’importe quelle autre affirmation discursive ; qui apparait toujours, à mes yeux, comme une totalité souvent suffisante et fermée. Ces questions me semblent en outre plus appropriées à un travail en cours.

Philippe Berta

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