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Pooya Aryanpour, Mohammad Hossein Emad, Khosrow Hassanzadeh, Ahmad Morshedloo, Sara Rahbar

Striées de fils noirs, abstractions de la calligraphie perse, des toiles mauves laissent émerger çà et là des formes blanches et vaporeuses. Tels des nuages, ces formes semblent flotter à la surface d’étendues aux contours insaisissables. Inspirées par la poésie perse, ces œuvres de Pooya Aryanpour peuvent être qualifiées de lyriques. En effet, loin d’être de simples illustrations de l’écriture perse, elles en sont la translation plastique. A l’image de cette poésie, souvent qualifiée d’émotionnelle et de romantique, les peintures de Pooya Aryanpour cherchent à traduire le sentiment qui les motive.

La tête baissée et les bras ballants, un homme torse nu est représenté dans trois toiles d’Ahmad Moshedloo. Seules quelques petites différences sont perceptibles d’une toile à l’autre: le visage de trois-quarts, de face ou soutenu par un bras, l’ombre de la tête sur le buste, les plis de la chair.
Aussi infimes soient-elles, ces variations évoquent le mouvement perpétuel des sensations qui nous parcourent. A la surface de la peau affleure une sensibilité meurtrie et fatiguée.
Une autre toile d’Ahmad Moshedloo représente le cadavre d’une femme d’âge mûr, étendu sur une table blanche. Le poids de son corps et sa chair encore tendre donnent le sentiment d’une vie avortée.

Jouant sur le plein et sur le vide, le dehors et le dedans, plusieurs sculptures en bois de Mohammad Hossein Emad sont exposées. Des cônes, des cornes et des rondins, sectionnés en leur milieu, sont évidés de la matière qu’ils contiennent.
Percés d’un ou deux trous, il est possible d’observer leur extérieur comme leur intérieur. Chacune de ses pièces offre donc deux perspectives. Mais, alors que la surface extérieure est facilement cernable, les parois intérieures sont beaucoup plus difficiles à appréhender. Peut-être l’artiste cherche-t-il à rendre compte d’un clivage ressenti par chacun d’entre nous ?

Hybrides de figures légendaires et de personnages de la vie quotidienne, les tissus peints de Khosrow Hassanzadeh témoignent d’une manière d’habiter le monde. Baignés dans une couleur rouge orangée, une femme et deux hommes aux visages dignes et sévères, parés de coiffes orientales, nous font face telles des icônes religieuses. L’indétermination quant au statut de ces personnages, réels ou mythiques, donne peut-être à sentir la façon dont, en orient, le religieux et le profane se mêlent. 

Enfin, avec Flag # 27, Sara Rahbar présente un étendard américain revisité. A côté des cinquante étoiles sur fond bleu, les bandes rouges et blanches sont recouvertes par des morceaux d’étoffes indiennes, perses et arabes. Diaporama du caractère multiculturel de l’Iran, ce drapeau est peut être aussi celui d’un monde idéal, enfin réconcilié.

Pooya Aryanpour
 Untitled, 2009. Acrylique sur toile. 2x(200 x 150 cm)
— Untitled, 2009. Acrylique sur toile. 2x(250 x 170 cm)
Untitled, 2009. Acrylique sur toile. 2x(220 x 130 cm)

Mohammad Hossein Emad
Untitled, 2009. Bois et métal.  56 x 26 x 11 cm, 35 x 15 x 8 cm,  68 x 39 x 50 cm, 2x(230 x 20 x 20 cm), 2x(250 x 103 x 177 cm), 115 x 18 x 18 cm

Khosrow Hassanzadeh
— Untitled, 2008. Impression sur tissus. 312 x 215 cm.

Ahmad Morshedloo
— Untitled, 2008. Crayon et acrylique sur carton. Triptyque. 120 x 270 cm. 120 x 90 cm chaque.
Untitled, 2008. Huile sur toile. 131 x 247 cm.

Sara Rahbar
— Flag # 27, 2008. Tissus, tapis, médailles. 185,5 x 117 cm.

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