Communiqué de presse
Marion Orel
Polka dot Polka
En observant l’oeuvre de Marion Orel, le spectateur est saisi d’un effet visuel s’apparentant au «point noir» tel que l’explore Gérard de Nerval dans son poème du même nom.
La vision est encombrée d’une tache obstinée qui semble commune à tous les travaux, sans que l’on puisse situer l’origine de ce trouble optique.
Les assemblages, collages, découpages de formes et de matériaux, se déploient dans l’espace en alimentant un sentiment commun où les contours s’évasent, dominés par un effet perturbateur récurrent et tenace.
Marion Orel récolte objets et motifs dans la banalité de nos environnements quotidiens, amassant tickets de métro, emballages, enveloppes, accumulant des tas de rebus dont elle viendra ensuite, un jour, prélever une portion.
Les pièces qui en résultent sont des assemblages de formes jouant sur la répétition, isolant le matériau de sa fonction première.
Marion Orel propose des pièces tiraillées entre le sérieux d’un questionnement formel et la légèreté pleine d’humour de la réappropriation d’objets de faible valeur marchande.
Le prélèvement de signes dans le réel est un geste très courant dans la création artistique, et sa spécificité ici est qu’il est fait en privilégiant le détail.
Le procédé technique, imposant de travailler les couleurs par couches, modifie aussi le dessin initial, accentuant sa dimension picturale.
L’attention au détail se traduit par le privilège accordé dans l’oeuvre de Marion Orel à la figure du point, ou du pois, comme l’indique le titre jouant avec l’expression anglaise «polka dot» désignant le motif à pois.