Communiqué de presse
Points de vue, images du monde
Cette exposition, loin d’être une recherche exhaustive sur ce sujet, offre malgré tout des propositions différentes qui reflètent les positions individuelles d’artistes sur ce sujet. Sous cet angle, «Points de Vue, images du monde» s’inscrit comme un véritable panorama dans lequel les regardeurs découvriront des univers aux cadrages et points de repères inattendus. Des dessins, des peintures et des sculptures sont présentés : «un cadre à l’intérieur duquel nous pouvons contempler l’histoire» et la construction d’une vision du monde.
Le texte de Daniel Arasse concernant l’invention de la perspective a été l’un des fils conducteurs pour le choix des artistes. «La première opération du peintre, avant le point de fuite, c’est ce qu’on appellerait aujourd’hui le cadrage, c’est-à -dire le fait de poser le cadre à l’intérieur duquel on pourra contempler l’histoire. Je le répète parce que j’y tiens beaucoup, la fenêtre d’Alberti n’ouvre pas du tout sur le mode, ce n’est pas un détail du monde qu’on voit à travers cette fenêtre, c’est le cadre à partir duquel on peut contempler l’histoire» (Histoire de peintures, p 87) L’un des points communs aux œuvres exposées est la relation singulière que chacune d’entre elles entretient avec l’architecture. Pour élaborer leur travail, certains artistes analysent ou utilisent des images directement liées à l’architecture, d’autres utilisent l’architecture du lieu de l’exposition pour déployer leur travaux in situ, d’autres ne peuvent envisager leur travail sans une relation directe avec l’espace réel, d’autres encore jouent avec la perception, l’empathie qu’une œuvre d’art entretient souvent avec le spectateur.
Toutes ces œuvres fonctionnent comme des leurres. Ce que l’ont voit est parfois différent de ce que l’on regarde. Chacun sait qu’aujourd’hui les artistes peuvent choisir différents modes de représentation. Certains utilisent l’image peinte ou la forme pour questionner, voire critiquer ces images, d’autres poursuivent une aventure plus formaliste qui, si elle peut paraître plus datée n’en demeure pas moins pertinente. Tout est toujours une question de point de vue.