Lieu
Point Ephémère
Communiqué de presse
Dans le cadre de l’année du Brésil, Point Ephémère et le Conseil Régional d’Ile de France accueillent l’exposition photographique «Peuples de São Paulo».
Ce projet photographique a été conçu en 2004 afin de rendre hommage à la ville São Paulo à l’occasion de ses 450 ans. Une centaine de photographes amateurs ont été sélectionnés afin de déchiffrer leur ville, leurs manifestations culturelles, leurs modes de vie. Cette observation de Sao Paulo s’est faite méthodiquement avec l’aide de dix photographes réputés qui ont défini avec eux les points et les approches à développer. L’exposition photographique est le résultat de 8 mois de travail et propose une sélection d’images qui révèle la «personnalité» urbaine, multiple et chaotique d’une ville aussi métissé que Sao Paulo.
Textes de Latã Cannabrava, coordinateur du module de photographie et Jean-Paul Huchon, président de la Région Ile-de-France
«Photographier c’est s’approprier la chose photographiée.»
Susan Sontag, Sur la Photographie
«Une centaine de regards sur la ville anthropophage est le résultat du projet photographique Peuples de São Paulo, conçu en 2004 afin de rendre hommage à la ville São Paulo à l’occasion de ses 450 ans. Dans cette entreprise, nous avons réuni plus d’une centaine de photographes plus précisément 124 choisis suite à un processus de sélection de 700 inscrits. Choisir a été une tâche difficile. Sous la coordination de dix professionnels de la photo connus et respectés, les participants, divisés en dix groupes, ont minutieusement observé la ville afin de déchiffrer, pour ainsi dire, notre code génétique exprimé dans nos manifestations culturelles : danse, musique, regard, vêtement, habitation et principalement modes de vie. L’objectif principal du projet était de réunir des photographes débutants et des photographes expérimentés pour discuter la ville, centrés sur l’univers de l’immigration et du métissage. L’outil : photographie, le résultat : un document pour l’histoire. En somme, un exercice de citoyenneté. La ville photographie la ville.
Notre méthode de travail : une vaste enquête sur les personnes, réalisée à plusieurs mains, avec l’équipe qui, parallèlement à notre travail, a produit le documentaire du projet peuples de São Paulo : Sonoroscópio. Les informations obtenues dans les enquêtes ont été fournies aux groupes qui, sous la direction de leurs coordinateurs, étaient chargés de définir les points et les approches à développer. Ensuite, le dur labeur fut d’éditer les images offrant une synthèse, capable de dévoiler quelque peu notre «personnalité» urbaine multiple et chaotique. En tout, 8 mois de travail. Au cours de cette démarche : un fait éloquent. Plusieurs se retrouvèrent en même temps, en situation de sujet et d’objet : produisant des sortes d’autoportraits. Car, beaucoup d’entre eux sont des immigrés ou des descendants d’immigrés. Sur un ton de plaisanterie, je dis souvent aux visiteurs étrangers que São Paulo est fière de son titre de ville ayant le plus fort métissage de la planète, première expérience réelle de mondialisation – celle de la chair. Qui n’a pas entendu parler de la pluralité de New York de celle d’autres grandes métropoles mondiales ? Mais ceux qui s’y sont rendus, auront sans doute remarqué à Chinatown, quartier oriental, une frontière réelle : il n’y a pas de métissage entre les nord-américains et les peuples immigrés. Les chinois sont chinois, les nord-américains sont nord-américains. Qui n’a jamais rencontré une Japonaise aux yeux verts dans le quartier de la Liberdade ? ** Ici, les Japonais ne sont pas seulement des Japonais ; des Palestiniens se sont mariés avec des Juifs ; des Italiens et des arabes mélangent leurs saveurs le plus naturellement possible. Ici, notre population métisse est plus importante que la population noire, les Italiens perdent leur accent chaque jour….
«Nous sommes» la majorité. On se trouve souvent devant une tour de babel généalogique diffuse chez nos acteurs. Ils sont brésiliens ou étrangers, descendants directs ou indirects d’Européens, d’Indiens, de Noirs, de Latins et de tant d’autres races et d’ethnies. Dans plusieurs cas, il a été difficile de découvrir l’origine exacte du Paulistano dont est fait ici le portrait .»
** quartier d’immigrés japonais à São Paulo.
Latã Cannabrava, coordinateur du module de photographie
«Une centaine de regards sur la ville anthopophage»
Infos pratiques
> Lieu
Point Ephémère
200 quai de Valmy. Paris 10ème
M° Jaurès ou Louis Blanc
> Horaires
ouvert tous les jours de 14h30 Ã 19h
> Contact
T. 01 40 34 02 48
info@pointephemere.org
www.pointephemere.org
> Entrée libre