ART | EXPO

Plossu-Cinéma 1966-2009

22 Jan - 17 Avr 2011
Vernissage le 21 Jan 2011

L’oeuvre singulière de Bernard Plossu, à la fois cinéaste, photographe et auteur, questionne et redéfinit de nouveaux partages du monde et de l’image.

Bernard Plossu
Plossu-Cinéma 1966-2009

Né au Vietnam, nourri de la contre-culture américaine et de l’esthétique de la Nouvelle Vague, Bernard Plossu souhaitait au milieu des années 1950 devenir cinéaste. Ce cinéphile averti et passionné sera dans les années 1960 photographe.
De 1960 à 1965, il fréquente la Cinémathèque où il voit les classiques de Dreyer, Bergman, Buñuel, Eisenstein, Bresson et bien sûr Truffaut, Godard, Jessua. Il s’intéresse également au Néoréalisme italien et au Western. Il apprend l’image à travers le cinéma.

C’est en photographe atypique, inclassable qu’il trace ainsi depuis le début des années 1960 son parcours en solitaire, en marge du reportage, de la photographie plasticienne et des modes, «pour être, nous dit-il, de plainpied avec le monde et ce qui se passe.»

Pour ce cinéaste de l’instant donné, photographe du mouvement, la photographie est le moyen d’arrimer la pensée à une connaissance personnelle et physique du monde. Rencontres fortuites, stratégies furtives et rapides des sentiments… Bernard Plossu nous montre à quel point on saisit le monde à travers le corps et le corps à travers le monde.

À partir de 1987 et durant une quinzaine d’années, il parcourt à pied les étendues désertiques du sud de l’Espagne. La rencontre avec ce nouveau «jardin de poussière» prolonge ses expéditions précédentes dans les déserts américains et du Sahara.

Le vide, le silence nourri de clarté et d’errances fécondes, la solitude, la confrontation aux rythmes extrêmes de la nature relèvent du voyage initiatique qu’il filme et photographie comme une symphonie naturelle.

Bernard Plossu a tracé sa propre voie, construit sa propre grammaire photographique, fidèle à ses premières amours, refusant l’anecdote du vécu et le totalitarisme des inventaires.

La photographie devient l’index de quelque chose de proche et d’ouvert à la fois, d’intime et d’impersonnel se faisant militante d’une démocratie sensorielle, où l’homme, la matière, le culturel et l’organique se juxtaposent.

Les deux expositions au FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur et à la Non-Maison rendront compte du rapport singulier qu’entretient cette oeuvre photographique avec le cinéma, mettant en exergue cette passion formatrice du regard en parcourant quarante années de carrière.

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