ART | EXPO

Pleins Pouvoirs, Septembre

13 Oct - 22 Déc 2012
Vernissage le 12 Oct 2012

Le point de départ de Marc Bauer est un dessin inspiré par une photographie prise en septembre 1943 à Nice, sur laquelle on voit des jeunes filles riant aux côtés de jeunes officiers allemands, ce même mois où la ville passe de l’occupation italienne à l’occupation allemande, annonçant une période particulièrement noire.

Marc Bauer
Pleins Pouvoirs, Septembre

Cette photo a été prise en septembre 1943. Ce mois qui  annonce la période la plus dure de la seconde guerre mondiale pour les niçois, notamment d’origine juive. Le contexte historique, lourd de sens, est contrebalancé par l’ambiance très douce que dégage cette photographie.

De manière générale, la ville de Nice, qui renvoie dans l’imaginaire collectif au farniente, aux vacances et au soleil, s’associe mal avec cette période sombre de l’histoire. L’image ouvrira ici le champ à une réflexion globale sur les pouvoirs politiques et l’équilibre de leurs forces: «Pleins Pouvoirs, Septembre» nous parle d’un moment d’abdication, du transfert du pouvoir d’une sphère à une autre.

La Station accueille dans le même temps deux expositions. Ces deux expositions, «Pleins Pouvoirs, Septembre» de Marc Bauer et «Taste Rico» de Bayrol Jimenez, conçues indépendamment par les artistes, trouvent leur point commun dans le choix du médium: le dessin. Si leurs styles sont diamétralement opposés, un dialogue s’instaure néanmoins entre leurs deux univers par le biais du médium lui-même et des questions qu’il engendre chez eux. Tous deux mettent en scène leurs dessins, poussant leur pratique en dehors de la feuille pour l’amener sur le terrain de l’installation. Une façon de répondre aux questions suivantes: quelle est la charge narrative, symbolique, historique, sociale d’une image, en quoi la composition graphique peut-elle être le vecteur de cette charge et comment le dessin peut-il traduire une problématique plus large que son propre champ lexical?

«Dans ses dessins, M. Bauer mêle événements et personnages historiques, souvenirs personnels et intimes avec des images trouvées dans des films ou d’autres archives. Sa méthode de travail, qu’il rapproche parfois de celle d’un archéologue, cherche surtout à mettre en évidence la construction de notre subjectivité. Il tente de mettre en forme la manière dont chacun organise ses propres souvenirs et la façon dont la mémoire collective s’empare d’événements particuliers pour élaborer l’Histoire. “Qu’il s’agisse d’une histoire personnelle ou de l’Histoire, c’est une réécriture et ce n’est donc qu’une question de point de vue, tout comme la morale”, précise-t-il. L’Histoire est donc un artefact qui est le résultat d’un montage d’événements effectués a posteriori.» (Futur antérieur, séquence d’automne 2009, Publication accompagnant l’exposition de Marc Bauer, «Premier conte sur le pouvoir», au MAMCO, Genève, octobre 2009-janvier 2010)

Marc Bauer a choisi pour cette exposition de se faire assister par Jeanne Berbinau Aubry, Magali Halter et Sarah Maisonobe de la Villa Arson, E.N.S.A de Nice ainsi que Evan Gérard, Jérémy Griffaud et Marie-Lize Richard du Pavillon Bosio, E.S.A.P de Monaco. Un cabinet de dessins leur sera réservé et leur permettra d’exposer certains de leurs travaux choisis avec l’artiste. Une manière de faire dialoguer différents univers réunis par la pratique du dessin.

Vernissage
Vendredi 12 octobre

AUTRES EVENEMENTS ART