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Plein soleil. Un été des centres d’art

Les centres d’art forment un réseau aux principes et aux méthodes modernes, car composé de petites unités légères, beaucoup moins coûteuses que d’autres structures et, surtout, très mobiles et très réactives. Il faut aujourd’hui le consolider, le développer, lui permettre d’affirmer ses singularités et son originalité. C’est ainsi qu’il accomplira sa mission de mettre l’artiste vivant et son activité créatrice au cœur de la société.

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Présentation
Collectif
Plein soleil  Un été des centres d’art 

C’est à partir d’une actualité estivale particulièrement riche des centres d’art, marquée par la qualité des programmations et
par une fréquentation importante, que nous avons choisi de mettre en valeur le réseau qu’ils constituent aujourd’hui en France.
Si l’opération « Plein Soleil. / L’été des centres d’art » rendait compte, tel un coup de projecteur, d’un moment artistique précis (du 1 juin au 30 septembre 2007), cette publication, dont le sous-titre « un été des centres d’art » diffère légèrement, souligne davantage le rythme annuel de leur activité; elle met l’accent sur la permanence de leur action pour une présence nécessaire et constante de la création artistique sur l’ensemble du territoire. Cette relation à la durée, constituant fondamental des centres d’art, participe pleinement à la fidélisation des publics toute l’année et favorise

l’accès à l’art de notre temps au plus grand nombre. Au fil des pages, chaque centre d’art affirme, par sa programmation,
son identité liée à un lieu particulier, à une histoire propre et aux orientations singulières portées par les personnalités des directeurs. Mais se lit également en filigrane une identité commune à tous les centres d’art, laboratoires de production d’œuvres
et d’expositions, de prospection et d’accompagnement des artistes.
Chaque centre d’art est un lieu d’expérimentation et de pensée de l’exposition, ici révélées par les nombreuses cartes blanches données à des artistes, curateurs et critiques. Chaque centre d’art mène également des actions de sensibilisation, de médiation et de formation à l’art contemporain dans un esprit d’ouverture à de nouveaux publics.

Représenté par d.c.a depuis 1992, le réseau des centres d’art, actuellement au nombre de quarante-quatre, a fait de la diversité de ces structures une force. Il en révèle le maillage sur l’ensemble du territoire, et s’applique aujourd’hui à renforcer cette inscription. Par la mise en valeur des projets artistiques des centres d’art, nous œuvrons en direction de tous les publics pour la richesse de la création contemporaine. Depuis 2006, l’association à travers une série d’actions travaille à consolider ce réseau national pour permettre ainsi aux centres d’art de se fédérer et de mutualiser leurs moyens et leurs compétences.

d.c.a, c’est aussi une aventure commune fondée sur des échanges artistiques et professionnels qui prennent la forme de diverses collaborations, rencontres entre équipes, forums, coproductions, coéditions, partenariats nationaux et internationaux que nous espérons de plus en plus nombreux. Vambition de d.c.a est de donner aux centres d’art une plus grande visibilité. Cette publication participe de cette ambition.

Il faut donc redire combien les centres d’art — nés d’utopies de tous ordres, de la conviction d’individus pour qui l’art est une nécessité comme une construction de l’avenir — sont des acteurs essentiels de notre paysage culturel et social, combien ils ont répondu avec détermination à une carence incompréhensible qui, malgré leur un million de visiteurs annuels, n’est pas encore comblée. Leur foisonnement est indispensable. Il est le garant de la liberté de penser et d’entreprendre. Il est l’expression de réinventions permanentes, d’émotions inattendues, de paroles nouvelles, d’une polyphonie nécessaire.
L’effort, entrepris par tous commence donc, aujourd’hui, à porter ses fruits et il est souhaitable, je le crois, que les acteurs économiques privés consolident ou enrichissent, par leurs points de vue, les entreprises des acteurs publics. L’art exprime souvent la conscience et l’énergie d’une société à travers toutes ses dimensions, même les plus singulières. Les centres d’art ne sont jamais plus attractifs que lorsqu’ils sont le terrain de sensibilités différentes, d’expressions heureusement contradictoires.

En vingt ans, ils ont su présenter des artistes de générations très différentes, d’esthétiques ou de visions du monde opposées. Leur avenir est d’être au plus près de la création, donc de ne jamais obéir à un modèle unique. Les artistes sont leurs guides, leurs aiguillons, c’est pourquoi il est important qu’avec eux les centres produisent des œuvres car, dans ce travail s’établit une complicité avec le créateur. Comme le dit Baudelaire, ils trafiquent « l’inconnu pour trouver du nouveau » et ils proposent au public d’être au cœur de cette expérience. Ils sont de formidables « agents de liaison » car, à côté de l’œuvre, de l’exposition, ils favorisent un fourmillement d’idées, de rencontres, de débats, de pédagogies comme l’a encore prouvé leur dernière grande manifestation nationale, «Plein Soleil».
Après que les arts plastiques ont été intégrés au socle des connaissances de l’Education nationale, l’histoire des arts devrait bientôt faire son entrée dans l’enseignement secondaire. Avant cette décision indispensable, rappelons que les centres d’art ont beaucoup aidé à établir le dialogue, à nouer des liens avec les différents lieux de formation, qu’il s’agisse de l’école, de l’université, des lieux de transmission du savoir de toutes sortes. Avec très peu de moyens, ils ont contribué à ce que le déficit d’enseignement de l’art ne soit pas trop pr éjudiciable à notre pays. Les centres d’art sont et doivent toujours être des passeurs, de très actifs « cicerones ».

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