Martin Parr
Playas
Parallèlement à l’exposition de Martin Parr «Planète Parr» organisée au Jeu de Paume du 30 juin au 27 septembre 2009, la galerie Kamel Mennour présente «Playas» la troisième exposition personnelle de l’artiste à la galerie.
Depuis une trentaine d’années maintenant, Martin Parr nous livre, avec un regard tendre et distancié teinté d’un brin d’ironie et de cynisme, son approche oblique du documentaire social, sa fascination pour le merveilleux du quotidien et le grotesque du banal.
Sous la surface brillante de ses clichés, transparaît l’intelligence de son travail: celle de dénoncer avec subtilité l’absurdité et la vacuité de notre société de consommation, les phénomènes de la mondialisation, le tourisme de masse, les comportements consuméristes, ou encore le soi-disant temps libre.
Après «Think of England», «Cocktail» et «Mexico», Martin Parr a choisi de présenter, aux cotés de tirages vintage en noir et blanc, ses clichés pris entre 2006 et 2007 sur les plages de cinq pays d’Amérique Latine que sont le Brésil, l’Uruguay, le Mexique, l’Argentine et le Chili.
Véritable célébration des modes de vie balnéaire, cette série haute en couleur dévoile avec humour les codes culturels, les habitudes et les postures des aficionados de la plage, du bord de mer.
Ainsi tandis que les mexicains préfèrent consommer bières et autres sodas, on constate qu’à Mar del Plata en Argentine où à Punta del este, ville côtière d’Uruguay, les familles prolongent le rituel du mate – cette infusion de plantes aux effets stimulants qu’ils ont coutume de boire dans la rue – en apportant avec eux leurs thermos et « calebasses ».
De même s’il est coutume de se baigner en T-shirt sur les plages d’Acapulco (Mexique) ou de Valparaiso (Chili), les demoiselles ne se gènent pas pour exhiber leur beauté retouchée sur les plages Ipanema ou Copacabana à Rio de Janeiro (Brésil).
Si quelques particularismes singularisent le «beach life» de chacun de ces pays, force est de constater néanmoins les nombreux traits communs que laissent apparaître ses images: les indispensables accessoires (lunettes de soleil, chapeaux, serviettes, parasols, glaciaires et chaises longues) qui s’étalent sur le sable fin et le défilé incessant des vendeurs ambulants haranguant la foule pour lui proposer une large variété de snacks, beignets, glaces, boissons, sodas et souvenirs en tout genre.
«Playas» a fait l’objet d’un livre publié aux éditions Chris Boot, dont la création graphique reprend les codes des petites imprimeries sud-américaines spécialisées dans les romans bon marché.
Vernissage
Mardi 30 juin. 19h-21h30.
critique
Playas