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Planètes sonores. Radiophonie, arts, cinéma

L’ouvrage analayse le son comme acteur essentiel de la création artistique dans une perspective trans-historique, à travers trois domaines : la radiophonie, les arts plastiques et le cinéma.

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Présentation
Alexandre Castant
Planètes sonores. Radiophonie, arts, cinéma

L’ouvrage analayse le son comme acteur essentiel de la création artistique dans une perspective trans-historique, à travers trois domaines : la radiophonie, les arts plastiques et le cinéma.

Extrait de l’introduction

«C’est une chambre d’hôtel, imaginez-la spacieuse avec, si vous le voulez, une moquette ou un tapis, il y a une grande baie vitrée dans laquelle vous vous reflétez, en même temps qu’au loin scintillent les lueurs d’une ville qui est celle que vous voudrez, sa déclinaison chromatique dans la nuit vous appartient, inventez-la aussi, vous pouvez penser à des phares de voitures, à des écrans de télévisions, à des enseignes de publicités sur le périphérique… À vous de voir. Quand vous ajustez votre casque sur vos oreilles et, imperceptiblement, vous montez le son, cette fois la description se fait plus précise (c’est-à-dire qu’elle enlève des possibilités : elle soustrait des éléments à votre vision).

Il faudrait donc un espace sonore qui ne soit pas de la musique, c’est-à-dire sans écriture, d’une façon ou d’une autre, sans mesure, sans composition, une expérience sensorielle seule, où le son pourrait être bruyant et le bruit se révèlerait être un terme inadéquat, où la voix existerait sans les mots et les instruments de musique, à l’état de silence, avant même d’être touchés, seraient déjà sonores. Ce que vous écoutez pourrait être des lignes de basse, des points brefs, éclatés, secs, des voix continues, des souffles dans des tubes: reliés d’un bout de la terre à l’autre, des granularités figurées, des ondes, des vents qui font s’envoler les arbres qu’ils croisent, des cratères de volcans, des cercles imaginables, une autre géométrie de percussions… À vous de descendre dans l’écoute ou de vous projeter dans sa galaxie. Il a fallu embarquer pour cela. Et vous l’avez fait. Et vous savez maintenant que l’expérience commence. Qu’elle ne s’arrêtera pas. Il suffit pour cela de continuer à monter le son, sous les écouteurs, de monter imperceptiblement le volume, face à la baie vitrée, devant la ville que vous voulez, il suffit de monter interminablement le son. Que peut-il arriver ?»

L’auteur
Alexandre Castant est enseignant-chercheur à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Bourges où il enseigne l’esthétique et l’histoire des arts.