Amandine Pierné
Plaisir d’offrir
Les pièces exposées reposent en effet sur une construction progressive. Elles montrent, à travers la combinaison du geste et du matériau utilisé, la volonté de l’artiste de donner une forme au temps, le solidifier, le convertir en masse, en objet ou encore en surface.
S’astreindre à un travail sisyphéen «implique de mettre le temps en boucle et d’engager son énergie de manière très particulière dans une tâche». Les Å“uvres produites par l’artiste aujourd’hui se rapprochent de plus en plus de l’abstraction. Le motif est là . Partout. Sa place est devenue souveraine.
Ainsi les pièces créées supposent, par ce mode de construction, des distances d’observation élastiques, entre un dessin général et les détails qui le constituent.
Le Bolduc est tressé de manière à constituer des surfaces monochromes composées d’une succession de carrés et de lignes parfaitement alignés. Les formats très variés de ces canevas abstraits sont assemblés sur les cimaises de la galerie de sorte à créer des compositions géométriques dont les titres renvoient à la durée de leur création.
Les confettis quant à eux ont été empilés et collés un à un pour donner naissance à PILE, une sculpture hexagonale multicolore. Tout comme ces perles grises nacrées, près de 30 000 enfilées elles aussi une à une, qui constituent la sculpture… Enfilez des perles.
À contre courant du culte de l’urgence et de la vitesse qui caractérise de nombreux compartiments de notre époque, l’artiste a inscrit sa recherche formelle dans la durée en préférant s’abimer dans un travail lent. Il ne s’agit pas ici d’un jeu de patience, mais plutôt d’une détermination à engendrer une forme.
parisART sur Instagram