Plage est une installation qui exploite l’intégralité du sol de la salle d’exposition. Des actions de transposition, de recouvrement, de pliage, d’écriture et d’éclairage interviennent dans la réalisation de cette pièce, sur laquelle le spectateur est invité à déambuler.
Gaëlle Vaillant articule sa recherche autour de la création d’environnements au croisement entre espaces réels et imaginaires. Cette installation propose une approche de la plage à travers ses différentes significations, et se rapporte principalement à la notion d’intervalle. Les dimensions de la pièce correspondent à celles de la surface du sol de la Galerie du Tableau. Les murs semblent former les parenthèses d’une étendue qui se poursuivrait au-delà du champ de vision.
Une surface de papier recouvre et construit à la fois l’ensemble du terrain, par pliage et assemblage. La fragilité de ce matériau évoque l’aspect temporaire de la plage. L’ombre des volumes se dépose sur le papier comme un signe graphique évoluant au fil des changements lumineux. Les dénivelés induisent un rapport au déplacement différent. L’attention se reporte de la verticalité à l’horizontalité, et un rapprochement au sol s’effectue.
En écho à la solidité de la roche, à la légèreté du sable et à la transparence de l’eau, certains volumes sont pleins, rigides et opaques, d’autres sont creux, souples, et laissent émerger de la lumière. Des fragments de textes apparaissent et peuvent être lus selon plusieurs axes. Ces voies multiples pour accéder au sens du texte renvoient au labyrinthe en rhizome, qui fait coïncider plusieurs chemins. L’espace entièrement blanc laisse place au son des pas sur le papier, à la sonorités des mots – qu’ils soient prononcés à haute voix ou lus intérieurement – et ouvre ainsi une plage sonore.