Alain Platel, les Ballets C de la D
Pitié
Horaire: 20h30
— Chorégraphie: Alain Platel
— Interprétation: les Ballets C. de la B.
— Musique: Fabrizio Cassol d’après La Passion selon saint Matthieu de J. S. Bach
Les temps modernes ont proclamé la mort de Dieu, mais le spirituel ferait-il retour dans l’imaginaire des artistes contemporains ? Alors que le Centre Pompidou consacre une vaste exposition aux « traces du sacré » dans l’art occidental, Alain Platel renonce sans autre forme de procès que son prochain opus, conçu tout comme vsprs avec le compositeur Fabrizio Cassol, prendra appui sur La Passion selon Saint-Matthieu de Bach ! Certes, les deux compères précisent qu’ils prendront quelque liberté avec la chronique de l’évangéliste comme avec la version poétique créée par le librettiste de Bach. Il n’empêche : le thème du sacrifice, qui est celui de la Passion, n’est pas éludé. Sacrifice d’enfants pour leur mère dans la partition de Fabrizio Cassol, pour voix (une soprano, une alto-mezzo et un haute-contre) et orchestre (le trio Aka Moon renforcé par le flûtiste et chanteur Magic Malik, violoniste manouche Tcha Limberger, les accordéonistes Philippe Thuriot et Krassimir Sterev et d’autres encore). Sacrifice du danseur interprète, questionné par Alain Platel avec dix virtuoses de cette élégance bâtarde que le chorégraphe des Ballets C. de la B. ne cesse de porter à l’apogée des ressources expressives du mouvement.
Dans cette voie où la grâce apparaît décidément comme une étrange affaire, Platel cisèle « une transposition physique de sentiments impossibles à contenir » qui « cherche à transcender la dimension individuelle ». Suggérant ainsi que dans toute Passion, religieuse ou non, il y a com-passion, en partage d’humanité.