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Pissarro. Patriarche des impressionnistes

Vous êtes invités à suivre le parcours du père des impressionnistes: Camille Pissarro. Il illumina de sa personnalité rayonnante ce mouvement pictural en organisant les premières expositions du groupe. D’esprit ouvert, charismatique, pédagogue-né, il sera choisi comme professeur par Cézanne, Gauguin et Van Gogh!

Information

Présentation
Claire Durand-Ruel Snollaerts
Pissarro. Patriarche des impressionnistes

Né en 1830 à Saint Thomas, île des Antilles alors danoise, dans une famille juive, Camille Pissarro est d’abord commerçant, par obligation. Mais en 1855, son père reconnaît sa vocation d’artiste et le laisse rejoindre la France.

Sur les conseils de Corot, il commence à peindre en plein air. Il fréquente des académies de peinture et se lie avec Monet, Manet, Bazille, Cézanne, Renoir, Sisley, Degas etc., et participe au Salon de 1859 à 1870.

À la naissance du mouvement impressionniste, en 1874, Pissarro va jouer avec Monet un rôle essentiel dans l’organisation des huit futures expositions du groupe, dont il est, à près de 50 ans, le patriarche.

Auprès de jeunes artistes comme Seurat, Signac, Luce, il se convertit au divisionnisme, malgré l’hostilité de son ancien groupe. Puis revient à la manière impressionniste lorsqu’enfin, grâce au soutien de son marchand Paul Durand- Ruel, il peut s’installer durablement à Eragny, près de Giverny.

De là il voyage, trouvant de nouveaux sujets d’inspiration dans les villes (les ports de Rouen, Dieppe et le Havre, ainsi que Paris), qu’il peint souvent par séries, comme le fait Monet.

Travailleur inlassable, «bûchant le plus possible», il tente jusqu’au bout de nouvelles recherches picturales.

«Je viens de terminer ma série de peintures, je les regarde beaucoup; moi-même qui les ai faites, je les trouve parfois horribles, je ne les comprends que par moments, longtemps après les avoir exécutées ; quand je les ai perdues de vue, un jour que je suis bien disposé et assez indulgent pour le pauvre peintre.

J’ai parfois des peurs horribles de retourner une toile, je crains toujours de trouver un monstre à la place du précieux joyau que je croyais avoir fait!

Cependant, j’ai des moments où vraiment je trouve un grand soulagement en trouvant certaines choses très carrées et très bien dans mon caractère.

Passons, la peinture, l’art en général m’enchante, c’est ma vie, que me fait le reste, quand on fait une chose avec toute son âme et tout ce que l’on a de noble en soi, on trouve toujours un sosie qui vous comprend, pas n’est besoin d’être légion, n’est-ce pas là tout ce que doit désirer l’artiste! Ouf! En voilà une tirade.» (Pissarro à son fils Lucien, 20 novembre 1883)

Claire Durand-Ruel Snollaerts
est historienne d’art, spécialiste et expert de Pissarro. Descendante du marchand d’art Paul Durand-Ruel, elle est co-commissaire de l’exposition «Pissarro» au Havre, dans le cadre de «Normandie impressionniste» en 2013. Elle est également co-auteur du catalogue raisonné des peintures de Pissarro.

L’exposition «Pissarro et les trois ports normands: Rouen, Dieppe et Le Havre» aura lieu au Havre à l’été 2013.

En coédition avec la Réunion des musées nationaux-Grand Palais.

Sommaire
— Ouverture
De l’aquarelle ou de l’eau-forte à la peinture à l’huile, Pissarro peint la vie rurale.
— Des Antilles à Paris
Né en 1830 dans les Antilles danoises, Camille Pissarro fait toute sa carrière artistique en France. Il suit des cours de peinture à Paris, se présente comme élève de Corot, et participe avec succès au Salon, de 1859 à 1870.
— L’Aventure impressionniste
Le mouvement impressionniste nait en 1874, avec Impression, soleil levant de Claude Monet. Pissarro qui séjourne à Paris ? Louveciennes ou Pontoise, expose aux huit manifestations du groupe, jusqu’en 1886, et rencontre Monet, Cézanne ou encore Zola, qui se montrera un de ses plus brillants défenseurs.
— De l’impressionnisme au divisionnisme
De 1886 à 1889, auprès des jeunes peintres Seurat, Signac et Luce, et contre l’avis de tous, Pissarro adhère avec ardeur au mouvement néo-impressionniste.
— Eragny, stabilité et premiers succès
Après 10 années à Pontoise, la famille Pissarro, riche de sept enfants, se fixe définitivement, dès 1884, dans le village d’Eragny-sur-Epte. Paul Durand-Ruel, principal marchand et soutien de Pissarro, organise des expositions tant à Paris qu’à New-York ou Londres. Le maître obtient enfin succès et reconnaissance.
— Séries urbaines
Peintre de la vie rurale, Pissarro est aussi peintre de la ville. A Paris, Rouen, Dieppe ou Le Havre, il consacre les dix dernières années de sa vie aux paysages urbains, mettant en place, comme Monet, la pratique des séries. Il meurt en 1903.

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