Communiqué de presse
Pilar AlbarracÃn
Pilar AlbarracÃn
Pilar AlbarracÃn a fait de son héritage culturel andalou et de la position de la femme dans la société espagnole le centre de son travail. Son regard amusé et cinglant se porte sur l’ensemble des représentations de la figure féminine que véhicule la tradition, à l’instar de la photographie Prohibido el Cante (« Interdit de chanter », 2000) où elle apparaît dans un bar au décor riche des archétypes andalous (photographies de corrida, jambons pendus, tête de taureau trônant) vêtue d’une robe de danseuse flamenco, bâillonnée et ligotée sur une chaise. Pilar AlbarracÃn travaille aussi bien avec la photographie, la sculpture, le dessin, l’installation, la vidéo, ou encore la performance qui demeure son médium privilégié. Elle incarne à tour de rôle la gitane, la paysanne, la prostituée, l’émigrante ou encore la femme au foyer, et produit une oeuvre qui peut être interprétée comme l’écrit Rosa MartÃnez, comme « une métaphore de l’insoumission ».
Pour sa première exposition personnelle en France, Pilar AlbarracÃn a choisi de présenter une grande installation, Techo de Ofrendas, et une série de vidéos dont La cabra, Lunares et Prohibido el Cante, associant l’émotion exacerbée du flamenco au rituel de la corrida, au sacrifice et à la mort. Dans la vidéo performance intitulée Prohibido el Cante (2000), elle accompagne un guitariste de flamenco d’une plainte qui s’amplifie jusqu’à devenir un cri, dévoilant alors un couteau de boucher avec lequel elle lacère sa robe et s’arrache littéralement le coeur (un coeur de boeuf) avant de le jeter à terre et quitter la salle.
Dans Lunares (« Pois », 2004), Pilar AlbarracÃn établit cette fois un parallèle entre la danseuse de flamenco et le taureau sacrifié dans l’arène. Sur scène, entourée d’un groupe de musiciens restés dans l’ombre, elle danse et pare sa robe immaculée de pois de sang en se piquant d’une aiguille, donnant au spectacle la forme d’une tauromachie.
Le rapprochement est plus explicite encore dans La cabra (« La chèvre », 2001) où elle danse de façon endiablée avec pour partenaire une outre de vin qui se déverse sur sa robe.
L’artiste présentera également Techo de Ofrendas ( 2004), un « Toit d’offrandes » composé de plusieurs centaines de robes de flamenco suspendues, qui se déploie sur près de cinquante mètres carrés. Le visiteur est invité à circuler sous cette vaste couverture colorée et baroque, écho d’une coutume en usage dans certaines églises espagnoles, où lors de certains pèlerinages, les femmes se dessaisissent de leurs robes et les offrent à la Vierge pour qu’elle intercède auprès de Dieu.
Le vernissage commencera à 18h.
critique
Mortal Cadencia